Le député du parti islamiste Ennahdha, Noureddine Bhiri, a exprimé sa solidarité avec l’Union internationale des Oulémas musulmans, tout en appelant les autorités à lever le sit-in organisé par le Parti destourien libre (PDL), organisé depuis lundi dernier, devant le bureau de Tunis de cette organisation financée par le Qatar et qui était présidée jusqu’en 2018 par Youssef Al-Qaradhawi (membre de la confrérie des Frères Musulmans) et depuis par Ahmed Raïssouni.
«Abir Moussi n’est pas au dessus de la loi et le sit-in du PDL doit être levé d’autant que la justice a rejeté la plainte urgente déposée par ce parti pour fermer la branche tunisienne de l’Union», a écrit Noureddine Bhiri hier soir, jeudi 19 novembre 2020, dans un post publié sur son compte Facebook, adressé au président de la république et au chef du gouvernement, ainsi qu’aux ministres de la Justice et de l’Intérieur.
Le député Ennahdha, qui dit également craindre des actes de violence contre les membres de l’Union des Oulémas musulmans, si les autorités ne prennent pas les décisions nécessaires pour lever le sit-in (Sic!), accuse le PDL de fermer les locaux et d’empêcher ainsi les travaux de la session de formation de l’organisation.
«L’impunité n’encourage-t-elle pas Abir Moussi à poursuivre ses mouvements illégaux ? Ma question s’adresse au chef du gouvernement, au président de la république, ainsi qu’aux ministres de la Justice et de l’Intérieur : et si Abir Moussi, qui poursuit son sit-in, faisant fi de la loi, ne s’arrêtait pas là ? Si les locaux de l’organisation étaient saccagés ou brûlés ? Et Si Abir profitait de la clémence de l’Etat pour aller encore plus loin et imposer sa dictature pour occuper les locaux», a-t-il cri bon accuser…
Or, Abir Moussi affirme pour sa part, que son sit-in est pacifique et n’empêche aucunement les travaux, qui se poursuivent à distance en raison de la pandémie du coronavirus, tout en affirmant que ce mouvement de protestation organisé par le parti qu’elle préside se tient à l’extérieur des locaux et est tout à fait légal
Abir Moussi a également affirmé n’avoir jamais demandé à la justice de fermer la branche tunisienne de l’Union internationale des Oulémas musulmans, en précisant que la plainte urgente concernait la suspensions desdits travaux de formation au profit d’imams tunisiens : «Nous maîtrisons la loi et nous savons à qui nous adresser pour faire dissoudre une association. Nous avons adressé, dans ce sens, une correspondance au gouvernement. Mais celui-ci n’a pas répondu, c’est pour cela que nous nous sommes retournés vers la justice pour nous appuyer et demander la suspension de la formation», a-t-elle précisé.
Pour la présidente du PDL, cette formation porte atteinte au «système républicain et les fondements de l’État civil» estimant aussi que cette «organisation alors autorisée par les partis islamistes tunisiens, n’a pas sa place en Tunisie».
Y. N.
Donnez votre avis