La barre symbolique des 6000 morts par la Covid-19 vient d’être franchise en Tunisie, hier, vendredi 22 janvier 2021, avec plus de 100 morts en une seule journée. Ces deux chiffres signent l’échec total du couvre-feu et des mesures de restrictions mises en œuvre depuis des mois.
Par Pr Faouzi Addad *
On savait depuis longtemps que janvier, février et mars 2021 allaient être les mois les plus terribles de la pandémie car la baisse de la température fait que nous vivons dans des endroits moins aérés avec des contacts humains plus prolongés.
Nous sommes désormais dos au mur. Et en réalité, nous n’avons plus beaucoup de choix. Soit un confinement général qui devra être au minimum de un mois et qui pourrait avoir des conséquences économiques peut-être insurmontable et c’est à ceux qui nous gouvernent de nous le dire, soit on ferme les frontières et on fait respecter l’isolement des cas positifs par les sanctions les plus dures. Sinon on accepte la situation et on arrête ce décompte macabre qui n’a plus aucun sens. Beaucoup de pays ont arrêté leurs compteurs en y ajoutant le tiers de leurs morts et en laissant leurs pays à la dérive sanitaire.
On doit nous expliquer la stratégie des prochaines semaines. Notre taux de mortalité par habitants est l’un des plus élevés d’Afrique. Soit on est trop honnête soit notre système de santé est défaillant. Il doit y avoir d’autres actions sur le terrain. Car on va bientôt manquer d’oxygène et des médicaments les plus élémentaires. Alors que le ministère de la Santé est en attente de son nouveau ministre et chaque directeur en attente de son départ… Cet arrêt psychologique, qui aura forcément des conséquences, aurait pu être évité…
* Professeur en cardiologie.
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