Soixante six associations, initiatives collectives et coordinations de jeunes ont publié une «Déclaration des 66», que nous reproduisons ci-dessous, pour condamner fermement la répression des mouvements de protestations survenus récemment dans le pays par les forces de l’ordre.
Notre pays connait depuis plus d’un mois et dans plusieurs régions des mouvements de protestations populaires qui refusent les choix économiques et sociaux des gouvernements successifs qui ont aggravé la crise surtout en direction des catégories sociales populaires précarisées premières victimes des effets de la pandémie. Ces mouvements de protestations ont été gravement réprimés par les forces de l’ordre provoquant la mort du martyr Heykel Rachedi dans la ville de Sbeïtla et l’arrestation de plus de 1600 jeunes issus des quartiers populaires.
Cette campagne de répression s’est dangereusement aggravée ces derniers jours avec les menaces proférés par des syndicats de police contre les manifestants se transformant ainsi en des adversaires politiques d’extrêmes droites et transgressant les droits constitutionnels.
Les signataires du présent appel :
– dénoncent cette dérive dangereuse;
– demandent au gouvernement de prendre les mesures nécessaires à l’encontre de ces syndicats et de leurs directions et de les poursuivre judiciairement à la suite de leurs menaces et appels à l’excommunication contre manifestants ;
– réitèrent leur attachement aux droits civils et aux libertés individuelles constitutionnels tels que la liberté d’expressions, de manifestations pacifiques et leurs refus de toute remise en question ;
– exigent l’abrogation de la loi N°52 (qui pénalise le cannabis), la libération immédiate de tous les manifestants détenus à l’issue des dernières manifestations et l’arrêt de toutes les poursuites à leurs encontre, et la poursuite judiciaire des responsables des exactions et des assassinats des martyrs Heykel Rachedi et Amor Labidi et des assassinats politiques contre les martyrs Chokri Belaid et Mohamed Brahmi et l’arrêt de la culture de l’impunité ;
– demandent à toutes les Tunisiennes et Tunisiens de participer massivement à la manifestation du samedi 6 février 2021 qui partira de la place Chokri Belaid (anciennement place des droits de l’Homme) avenue Mohamed V.
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