Le chef de la coalition islamiste Al-Karama, Seifeddine Makhlouf estime que l’avocat Bassem Hamrouni, placé en détention la semaine dernière pour suspicion de liens avec le terrorisme, est «victime d’une injustice», dit-il tout, en exprimant sa solidarité avec son confrère et en affirmant que «la profession n’a jamais été autant menacée».…
Seifeddine Makhlouf dit que les enquêteurs ont falsifié le dossier de l’avocat, et les accuse de «mensonge, calomnie et de fraude», a-t-il notamment écrit dans un post publié sur son compte Facebook, hier, samedi 13 février 2021, et en affirmant que «la plupart des personnes poursuivies pour terrorisme sont victimes de dossiers montés de toute pièce et finissent par être libérés».
«Bassem Hamrouni, en détention à la prison de la Mornaguia souffre comme moi et depuis des années de stigmatisation stupide : ce qu’ils appellent l’avocat des terroristes. Mais lui, il en souffre plus que moi, ayant le courage de croire au respect de la présomption d’innocence et de défendre courageusement ce principe», poursuit le député.
«Il est plus courageux dans sa défense contre la torture qui n’a jamais cessé en Tunisie, en dénonçant les tyrans, ce qui a causé des conflits avec des brigades régionales de lutte contre le terrorisme», justifie Seifeddine Makhlouf, en affirmant que son confrère est détenu à cause de «son attachement à conserver le secret professionnel» …
Rappelons que l’avocat en question a fait l’objet d’un mandat de dépôt émis par le juge d’instruction auprès du Pôle judiciaire antiterroriste pour suspicions de liens avec un groupe terroriste et qu’il est notamment accusé de financer un groupe terroriste et leur communiquer des informations.
Selon le porte-parole du Tribunal de 1ère instance de Tunis, Mohsen Daly, il est aussi accusé d’avoir dévoilé le nom d’un agent de sécurité qui a infiltré le groupe terroriste dans le cadre d’une mission.
Notons que Seifeddine Makhlouf, surnommé «l’avocat des terroristes», surnom qu’il a toujours réfuté, or il a été l’avocat de Sami Aidoudi (expulsé d’Allemagne, qui le présente comme ancien garde du corps de Ben Laden), ou encore celui d’Ameur Belazi, condamné en 2013 dans l’affaire de la voiture piégé ayant visé le poste de police de la Goulette, puis de nouveau arrêté, en juillet 2018, pour lien avec les assassinats de Chokri Belaïd (6 février 2013) et Mohamed Brahmi (25 juillet 2013).
Me Makhlouf avait aussi assuré la plaidoirie et défendu en appel, Khoubaib Laaqa, l’un des deux kamikazes de l’attentat perpétré en mars 2020 aux Berges du Lac 2…
Y. N.
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