La députée Ennahdha Yamina Zoghlami a déclaré que Nabil Karoui, président du parti Qalb Tounes, incarcéré et poursuivi par la justice dans des affaires d’évasion fiscale, de corruption financière et de blanchiment d’argent, «est un prisonnier politique, eu égard les conditions ayant entouré son affaire et les pressions exercées sur son bloc parlementaire.»
Mme Zoghlami, qui s’ajoute à la foule des groupies du patron de la chaîne Nessma, diffusant illégalement depuis 2014, car non autorisée par la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica) et refusant de révéler ses sources de financement et de signer le cahier des charges spécifique du secteur, a ajouté, dans sa déclaration à la radio IFM, jeudi 25 mars 2021, que «les experts désignés dans cette affaire ont commis des erreurs» mais qu’elle garde toute sa confiance dans la justice.
Mme Zoghlami a également affirmé qu’«il n’y aura pas de dialogue national sans Nabil Karoui, président du second parti dans le pays, après Ennahdha, d’après les élections de 2019.»
Il convient de rappeler, à ce propos, que Qalb Tounes avait construit toute sa campagne électorale pour les législatives de 2019 sur sa volonté de barrer la route à l’islam politique et au parti islamiste Ennahdha et qu’une fois les résultats des élections annoncés, il s’est rallié à ce parti, dont il est devenu très vite un simple appendice. Les députés Qalb Tounes ont même pesé dans la balance pour faire élire Rached Ghannouchi, président d’Ennahdha, à la présidence de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), et on connaît la suite : ce dernier a tout fait pour transformer le parlement en une véritable foire d’empoigne. C’est désormais l’institution politique la plus décriée dans le pays et son président la personnalité la plus impopulaire dans le pays, selon tous les sondages d’opinion.
En d’autres termes, si la Tunisie actuelle est en quasi-faillite et sin son image à l’extérieur est si détériorée, c’est en grande partie parce que des hommes politiques comme Rached Ghannouchi et Nabil Karoui y occupent les devants de la scène, mais il ne faut pas dire cela à Mme Zoghlami, car cela la fâcherait beaucoup…
Imed Bahri
Donnez votre avis