L’Agence française de développement (AFD) organise, en collaboration avec Expertise France, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), World Wide Fund for Nature (WWF France), et le Centre international pour les technologies de l’environnement de Tunis (Citet), une table-ronde sur «La biodiversité : un défi mais également une ressource et une opportunité pour le développement économique, le mercredi 7 avril 2021 à l’hôtel Movenpick Gammarth.
C’est la première table-ronde en Tunisie avec le secteur privé sur la biodiversité, comme un défi mais aussi comme une ressource et une opportunité pour le développement économique.
L’objectif général de cette table-ronde est de poursuivre le dialogue avec les acteurs clés du projet Biodev 2030 en invitant cette fois le secteur privé à débattre des opportunités liées à l’incorporation de bonnes pratiques d’atténuation et d’approches favorisant la gestion et l’utilisation durable des écosystèmes et de leurs services (tant par les entreprises qu’en coopération avec d’autres parties prenantes).
Plus spécifiquement, cette table ronde vise à amorcer des réflexions collectives sur les enjeux “entreprises et biodiversité” au niveau national; poursuivre le dialogue avec les acteurs clés du projet sur les enjeux et les opportunités liées à l’intégration de la biodiversité en favorisant le partage de connaissance et de bonnes pratiques; présenter des expériences et des bonnes pratiques du secteur privé relatives à des engagements en faveur de la biodiversité et débattre des opportunités liées à l’incorporation de bonnes pratiques d’atténuation et d’approches favorisant la gestion et l’utilisation durable des écosystèmes et de leurs services.
Parmi les participants, on annonce Yosr Nehdi, responsable du projet Biodev2030 au WWF NA, Nawel Mejri, directrice de l’assistance aux entreprises au Citet, Karen Colin de Verdière, chargée de mission ‘Agriculture Eau Environnement’ à l’AFD, Khouloud Charfi, chargée de projets ‘Eau douce’ à WWF NA ; Caroline Grégoire, responsable des projets verts au groupe Demco, et Noureddine Selmi, ancien ministre de l’Environnement, et Yousser Achich, responsable UBCI (groupe BNP Parisbas).
Contexte et objectifs du projet Biodev 2030
En mai 2019, le rapport de la plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) confirmait le diagnostic : la dégradation de la biodiversité mondiale et des services écosystémiques s’aggrave à un rythme alarmant. Plus récemment, le Living Planet Report 2020 du WWF indiquait que la biodiversité de notre planète disparaît à un rythme effarant.
Les chiffres sont là, accablants. Selon l’IPV (Indice Planète Vivante), entre 1970 et 2016, la taille moyenne des populations de vertébrés sauvages a décliné de 68%. Autrement dit, en moins d’un demi-siècle, les effectifs de plus de 20 000 populations de mammifères, d’oiseaux, d’amphibiens, de reptiles et de poissons ont chuté des deux tiers ! En cause la destruction de l’environnement – comme la déforestation, l’agriculture non soutenable et le commerce illégal d’espèces sauvages.
La perte de biodiversité et des services écosystémiques affecte aujourd’hui 3,2 milliards de personnes à travers le monde, et aux impacts sur le bien-être et la santé des populations humaines s’ajoute un impact indéniable sur l’économie mondiale.
Le projet Biodev2030 est financé par l’AFD, coordonné par Expertise-France et mis en œuvre conjointement par Expertise-France, l’UICN et WWF France.
Il s’inscrit au cœur d’un ensemble de dispositifs stratégiques visant à redéfinir les liens entre les sociétés et les ressources naturelles pour l’agenda Post-2020. Cet objectif et cette vision sont portés par de nombreux Etats, acteurs du secteur privé et de la société civile avec une claire volonté de hisser la sauvegarde de la biodiversité pour le bien-être des générations futures en haut de l’agenda mondial, au même titre que le climat.
Il s’agit de faire sortir la biodiversité du monde restreint de la conservation et d’en faire un sujet de préoccupation pour tous les acteurs, avec des campagnes de sensibilisation, la participation à des forums et des ateliers. La mobilisation de tous pour la nature devrait, nous l’espérons, faciliter la tâche des négociateurs lors la prochaine Convention sur la diversité biologique pour la négociation d’objectifs ambitieux dont notre planète a besoin.
En Tunisie, le projet a pour objectif principal de mieux prendre en compte la biodiversité dans les secteurs économiques stratégiques afin de réduire les pressions sur la nature dans la prochaine décennie post-2020.
Le projet se déroule en 4 étapes :
1- Le diagnostic : sur la base d’études scientifiques et de diagnostics restitués aux acteurs, des premiers scénarios seront discutés et co-construits durant des ateliers et des consultations qui réuniront des acteurs publics et privés ainsi que la société civile afin d’identifier deux secteurs prioritaires responsables du déclin de la biodiversité;
2- les dialogues et les négociations multi-acteurs : durant des ateliers et des consultations qui réuniront les différentes parties prenantes de chacun des deux secteurs identifiés, des engagements sectoriels volontaires seront proposés et discutés dans la perspective de la 15ème Conférence des parties de la CDB, CoP15-CDB (planifiée en octobre 2021);
3- l’intégration des engagements : cela passera par la rédaction de documents d’engagements officiels qui formaliseront l’accord des différents acteurs publics, privés et de la société civile dans le pays;
4- l’appropriation des engagements : une fois les engagements formalisés, le projet accompagnera les acteurs clés dans l’appropriation des documents d’engagement et dans leur mise en œuvre.
La mise en œuvre du projet s’étale de juin 2020 à juin 2022.
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