Même si Abdelkarim Harouni l’a nié, le principal conflit politique en Tunisie, aujourd’hui, est entre le président de la république, Kaïs Saïed, et le mouvement Ennahdha, qui contrôle vraisemblablement la présidence du gouvernement. L’échange de coups se poursuit et le parti islamiste a appelé, ce mercredi 21 avril 2021, via le président de son conseil de la Choura, à un passage en force du chef du gouvernement, Hichem Mechichi, en ce qui concerne le dossier du remaniement ministériel.
Harouni a, en effet, invité Mechichi, lors de son entretien avec Shems FM, à activer le remaniement bloqué depuis plusieurs semaines par le chef de l’État, qui a refusé d’accueillir les nouveaux ministres désignés par le chef du gouvernement et approuvés par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), pour la prestation de serment.
L’islamiste estime que les prérogatives du chef du gouvernement lui donnent le droit de permettre aux nouveaux ministres de rejoindre leurs départements, d’exercer leurs fonctions et de se consacrer à la résolution des problèmes du pays.
Harouni a, par ailleurs, accusé Kaïs Saïed de vouloir saboter le remaniement ministériel et la création de la cour constitutionnelle et mettre la main sur toutes les forces armées, estimant qu’il était le projet d’un dictateur.
«Il y a des tentatives à l’intérieur du palais de Carthage, avec le soutien d’une minorité au Parlement et de forces extérieures, de créer un dictateur», a-t-il lancé, assurant que la position d’Ennahda est de défendre le chef de l’Etat et non de l’attaquer.
C. B. Y.
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