Dans l’attente du moindre signe de reprise, depuis des mois dont le nombre ne se compte plus, le secteur du tourisme tunisien retrouve quelque peu de l’espoir. Il ne s’agit pas de croire que la page de la crise est complètement tournée ou que le retour à la normale est là. Un long chemin reste à faire, mais les choses vont dans le bon sens…
En tout cas, c’est ce qui ressort des propos de Moez Belhassine, le directeur général de l’Office national du tourisme tunisien (ONTT). Vendredi, le 30 avril 2021, dans une déclaration à l’AFP, ce dernier a expliqué qu’en dépit de la rigidité des mesures décidées par la Tunisie, dans cadre de la lutte contre la Covid-19, depuis l’été dernier, les premiers vols charter ont renoué avec la destination tunisienne. «Notre intention était claire, ajoute le DG de l’ONTT. Dès la levée du confinement et la réouverture de nos frontières [le 27 juin dernier, ndlr], nous voulions envoyer un message positif, à savoir que notre pays est de nouveau prêt à recevoir les touristes.»
Les règles du jeu, selon M. Belhassine, sont simples : le visiteur étranger doit se soumettre à un protocole clairement défini par les autorités sanitaires tunisiennes et qui est conforme à ce qui se fait aux quatre coins de la planète. «À son arrivée en Tunisie, le touriste se doit de présenter son test PCR négatif et de s’engager à ne quitter son hôtel qu’en faisant partie d’un groupe», précise le DG de l’ONTT.
Il est indéniable que pareilles conditions d’accueil et de séjour du vacancier étranger peuvent sembler trop contraignantes, mais il ne peut en être autrement, étant donné l’acuité de la crise sanitaire à laquelle fait face notre pays. En effet, à la date du 1 mai 2021, la Tunisie avait enregistré, depuis le début de la pandémie, 309.000 cas de contamination à la Covid-19 et 10.722 décès. Autrement dit, la réussite de la première vague est un très lointain souvenir.
Les revenus du tourisme ont baissé de 64% en 2020
À présent, certes il faut tout faire pour relancer l’activité touristique de notre pays, mais la priorité de cette reprise ne saurait se réaliser aux dépens des vies tunisiennes ou étrangères.
C’est ce savant équilibre que les autorités tunisiennes devront trouver au plus vite : l’objectif qui consiste à rattraper le temps perdu et à renouer avec le record de 2019 –les 9,5 millions de visiteurs étrangers et la contribution du tourisme au PIB à hauteur de 14%! – ne doit en aucun cas vouloir dire que l’effort de la relance sacrifierait la moindre vie humaine.
L’an dernier, le nombre de visiteurs étrangers a chuté de 80%, en comparaison avec 2019, et le secteur touristique a enregistré une baisse de revenus de 64%, mais ces lourds dégâts ne doivent pas faire oublier qu’il ne faut pas confondre vitesse et précipitation.
La reprise pleine de l’activité touristique dans notre pays doit être saine –et elle attendra le temps qu’il faudra.
Marwan Chahla
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