Poursuivant son soutien aux services de sécurité tunisiens, le Département d’Etat américain va financer un chantier de modernisation et d’extension de la prison de Borj Erroumi, au nord de Bizerte, dont la capacité d’hébergement est de 1 000 détenus.
Selon nos confrères d’Africa Intelligence, cette opération pilotée par le Bureau of International Narcotics and Law Enforcement Affairs (INL), qui mène depuis plusieurs années un programme de renforcement des capacités du système carcéral tunisien, vise à lutter contre les processus de radicalisation des prisonniers les plus dangereux. Elle est mise en œuvre en partenariat avec le Comité général des prisons et de la rééducation (CGPR, ex-direction générale des prisons et de la rééducation) du ministère de l’Intérieur.
La prison de Borj Erroumi a la triste réputation d’avoir longtemps accueilli, dans des conditions inhumaines les prisonniers politiques sous les régimes successifs de Bourguiba et de Ben Ali. Au lendemain de la révolution de 2011, on a envisagé de la fermer, puis de la transformer en musée. Mais l’accroissement du nombre de détenus, notamment dans le cadre de la lutte anti-terroriste, a justifié l’abandon de ce projet.
Selon Africa Intelligence, «le département d’Etat va faire rénover l’aile réservée aux détenus particulièrement dangereux, en transformant dix cellules communes en 70 cellules. L’objectif consiste à prévenir la radicalisation des détenus, voire l’apparition de nouvelles cellules djihadistes au sein de l’établissement. Une nouvelle salle de contrôle de 150 m² doit aussi être construite, et les bureaux affectés aux avocats ainsi que les salles de visite doivent également être réaménagés. La sécurité périmétrique et de l’entrée vont aussi faire l’objet d’améliorations.»
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