Avec une nervosité évidente, le dirigeant et député du parti Ennahdha, Noureddine Bhiri est revenu, ce matin du mercredi 28 juillet 2021, sur Shems FM, sur les récentes décisions prises par le président de la république, Kaïs Saïed. Des décisions qui ne lui ont forcément pas fait plaisir, puisqu’elles ont totalement dépouillé le mouvement islamiste du pouvoir.
Pour dénoncer les mesures présidentielles, qui consistent principalement à appliquer (une vision de) l’article 80 de la constitution, l’ancien ministre de la Justice a choisi l’exagération et la diabolisation, allant jusqu’à affirmer que les mesures du chef de l’État dépassent, en termes d’atrocité et de dictature, ce qu’ont fait Bourguiba et Ben Ali, notamment en ce qui concerne «la mainmise sur la justice» à travers la décision de présider le ministère public.
Bhiri a, par ailleurs, décrit ce qui s’est passé comme étant un «coup d’État» et «une abolition du système républicain que Bourguiba a bâti», adoptant, pour le coup, tel un caméléon, un discours quasi-bourguibiste.
Le parlementaire a également insisté sur le fait que tous les Nahdhaouis sont unanimes pour considérer les décisions de Saïed comme étant un coup d’État, et a catégoriquement nié l’existence de clans divergents, par rapports à ce point, au sein du mouvement islamiste, malgré les déclarations allant à l’encontre de ses affirmations de la part de quelques dirigeants d’Ennahdha, actuels comme Samir Dilou, ou précédents à l’instar de Lotfi Zitoun.
Interrogé sur l’impact politique du discours du président du conseil de la Choura, Abdelkarim Harouni, il y a quelques semaines, lorsqu’il a appelé le chef du gouvernement à ce qu’il verse des dédommagements aux anciens militants nahdhaouis avant le 25 juillet, Bhiri a d’abord démenti ce fait, puis a refusé d’écouter, en direct, la déclaration en question. Ce qui en dit long sur son honnêteté intellectuelle, devenue légendaire en Tunisie.
C. B. Y.
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