Le sénateur républicain démocrate états-unien Chris Murphy, qui a rencontré le président Kaïs Saïed, avec une délégation parlementaire américaine, samedi 4 septembre 2021, a tenu à prendre ses distances des différents partis tunisiens, y compris bien sûr et surtout, les islamistes d’Ennahdha.
Dans un tweet publié à l’issue de la rencontre, le sénateur a appelé sobrement au «retour rapide sur la voie démocratique» et à «une fin rapide de l’état d’urgence». Certes, il n’a pas hésité à demander ce qu’il veut et à faire pression sur Saïed pour un retour à la normalité, mais il s’est empressé d’ajouter : «Nous ne favorisons aucune partie sur une autre et nous n’avons aucun intérêt à pousser un programme de réforme plutôt qu’un autre. C’est aux Tunisiens qu’il appartient de trancher ces questions».
Il essaye donc de dire (sincèrement ou pas, nous ne le savons pas, nous ne sondons ni les cœurs ni les reins) que les Etats-Unis, et notamment l’administration démocrate, ne prennent pas partie pour les islamistes et que les critiques sur leur partialité et leurs accointances avec ces derniers, qui remontent au milieu des années 1990, leur sont bien parvenues et ils essayent de se défendre à ce sujet. C’est déjà là une petite victoire pour les nombreux Tunisiens qui, au cours des derniers jours, ont fait comprendre aux Américains qu’ils ne se laisseront pas piétiner comme les Afghans et les Irakiens, avec les résultats catastrophiques que l’on sait, et qu’ils restent seuls maîtres de leur destin, loin de toute ingérence extérieure, fût-elle d’une puissance comme les Etats-Unis.
Voici par ailleurs le texte du tweet de Murphy :
«Je viens d’achever la rencontre avec le président tunisien Kaïs Saïed au Palais de Carthage. Voici ma lecture rapide :
1/ J’ai appelé à un retour rapide sur la voie démocratique et à une fin rapide de l’état d’urgence.
2/ J’ai précisé que le seul intérêt des États-Unis est de protéger et de faire progresser une démocratie et une économie saines pour les Tunisiens. Nous ne favorisons aucun parti par rapport à un autre et nous n’avons aucun intérêt à pousser un programme de réforme plutôt qu’un autre. C’est aux Tunisiens qu’il appartient de trancher ces questions.
3/ Je lui ai assuré que les Etats-Unis continueraient à soutenir une démocratie tunisienne qui réponde aux besoins du peuple tunisien et protège les libertés civiles et les droits de l’homme.»
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