À la jubilation des islamistes et de leurs alliés, dans la soirée du vendredi 15 octobre 2021, suite à la dégradation de la notation souveraine de la Tunisie par Moody’s à Caa+ avec perspective négative, a succédé la rage d’apprendre que deux pays arabes frères, en l’occurrence l’Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis, sont prêts à soutenir la Tunisie financièrement dans cette phase très critique. Comment expliquer ce comportement de félons et de traîtres qui veulent voir leur propre pays faire faillite? Décryptage.
Par Imed Bahri
On ne le sait que trop bien depuis le tournant historique salvateur du 25 juillet, date noire pour les islamistes qui sonna le glas de leur emprise destructrice sur la Tunisie, que c’est la panique chez les Frères Musulmans du monde entier face à la perspective de perdre leur dernier bastion et de voir leur frère de secte Rached Ghannouchi sortir par la toute petite porte.
Le président d’Ennahdha, figure mondiale des Frères Musulmans, voulait terminer sa vie président de la république tunisienne et manœuvrait depuis une dizaine d’années sans y parvenir : il reste l’un des hommes politiques les plus honnis et les plus méprisés par les Tunisiens, son taux de popularité atteignant rarement 1%.
Réduit désormais au rôle de spectateur, celui qui fut, dix ans durant, l’homme fort d’une Tunisie non-démocratique ravagée par la corruption et la mal-gouvernance (mais présentée à tort surtout aux Américains comme une démocratie), a vu son règne stoppé net par le très austère professeur de droit constitutionnel, Kaïs Saïed, qu’il commit la stupidité de sous-estimer et qui le mit au tapis sans coup férir, le 25 juillet dernier.
Les islamistes et la politique de la terre brûlée
Depuis, le Morched (Guide) des Frères Musulmans tunisiens et les siens vivent une fin tragique : ils gesticulent sans trop savoir comment s’en sortir. Ils ont tout essayé mais en vain. Alors, en bons traîtres qu’ils ont toujours été, ils ont opté pour la politique de la terre brûlée car chez les Frères Musulmans, c’est «Après nous le déluge». Ou bien ils vous gouvernent ou bien ils vous sabotent, tout en allant chialer chez les Occidentaux en général et les Américains, leurs protecteurs, en particulier. Ils ont essayé l’appel à l’ingérence, pressant même Washington de couper les aides à Tunis afin que Kaïs Saïed revienne à l’avant 25 juillet. Ça n’a pas marché. Ils l’ont appelé au dialogue. Ça n’a pas marché. Ils ont essayé de faire bouger la rue pour le faire reculer. Ça n’a pas marché non plus…
Au grand dam des islamistes et au regret de leurs soutiens occidentaux, les Tunisiens continuent de soutenir massivement leur président et Ennahdha, la branche tunisienne des Frères Musulmans, n’a pas compris ou bien ne veut pas comprendre que pour lui le pouvoir est fini. Et que ses dirigeants, qui y ont trouvé leur aise dix ans durant, volant, pillant et jouissant des privilèges qui y sont liés, doivent faire une croix dessus.
Au lieu de faire amende honorable, prendre acte de ce retournement de situation qui les a mis hors-jeu, essayer d’en comprendre les tenants et les aboutissant et faire une sérieuse et courageuse autocritique pour identifier leurs erreurs et les corriger dans l’espoir de se refaire une santé et de repartir un jour de bon pied, Ghannouchi et sa bande continuent de ferrailler pour revenir en arrière. Quitte à souhaiter la faillite de la Tunisie afin de voir Kaïs Saïed tomber du haut de ses 90% de taux de popularité et ainsi ils cueillent à nouveau un pouvoir qu’ils espèrent toujours reprendre, fusse dans État failli et un pays à genou. Sauf que, et comme à chaque fois, le vent continue de souffler dans un sens contraire à leur désir.
Les négociations avancent avec Riyad et Abou Dhabi
Le spectre de la faillite qu’ils attendent impatiemment est en train de devenir un mirage car des pays frères se préparent à voler au secours de la Tunisie et à leur tête l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. Ces deux États ont déjà présenté une aide conséquente dans la lutte contre la pandémie du coronavirus. Une aide parmi les plus importantes est parvenue d’Arabie et des Émirats. Aujourd’hui, plus personne ne parle de la pandémie. Et à l’heure où les négociations avancent avec Riyad et Abou Dhabi afin qu’ils soutiennent financièrement la Tunisie dans cette phase très critique, comme l’a annoncé un haut responsable de la Banque centrale de Tunisie, samedi dernier, les Frères Musulmans tunisiens et leurs larbins enragent et sont en train de véhiculer des mensonges, des ragots et une quantité énorme d’intox sur ces deux pays afin de diaboliser l’aide arabe car elle signifie que la Tunisie ne fera pas faillite et que Kaïs Saïed, dont la popularité ne fléchit pas malgré leurs campagnes massives de dénigrement, restera au pouvoir et, par conséquent, ils continueront, eux, à mordre la poussière.
Quand on est un traître, presque par vocation, comme c’est le cas des islamistes, toujours prompts à se prosterner aux pieds des puissances étrangères, on s’agite pour faire capoter les sommets internationaux dans son propre pays et on passe son temps à diffuser les rumeurs annonçant sa faillite en priant le ciel qu’elle ait lieu le plus tôt possible.
C’est bien l’exemple de Radwan Masmoudi, le directeur du Centre d’étude sur l’islam et la démocratie (CSID), un think-tank basé à Washington et Tunis et financé par le Département d’État américain, qui a écrit sur sa page Facebook qu’une aide venue des pays arabes relève de l’ingérence. Admirez l’hypocrisie de ce vendu qui ne cesse de demander aux dirigeants États-uniens de couper toute aide à la Tunisie. Celui qu’on surnomme le «Ahmed Chalabi tunisien» ou «Monsieur ingérence» prétend donc dénoncer l’ingérence! Quel culot!
Les vendus continuent de se vendre
La machine islamiste diabolisant les pays frères qui vont aider la Tunisie et lui éviter la faillite qu’elle souhaite proche s’étend aussi à leurs médias de propagande comme la chaîne de l’Organisation internationale des Frères Musulmans El-Hiwar basée à Londres et dirigée par le dangereux propagandiste Azzam Tamimi, le grand ami de Rached Ghannouchi à qui il a consacré un livre de blanchiment de réputation en 2001 intitulé «Rached Ghannouchi, un démocrate parmi les islamistes», un «démocrate» qui, en 1990, de Khartoum, fief des islamistes à l’époque, appela à la guerre sainte contre les États-Unis et à la destruction de ses intérêts partout dans le monde, ces mêmes Etats-Unis aux pieds desquels il se prosterne aujourd’hui, sans dignité ni honneur.
Heureusement que le ridicule ne tue pas sinon Ghannouchi et Tamimi nous auraient achevés depuis belle lurette!
Aujourd’hui, cet organe de propagande vole au secours d’Ennahdha, la filiale tunisienne des Frères musulmans, et de Rached Ghannouchi, dont la fin politique est la seule bonne nouvelle pour les Tunisiens depuis la chute de Zine Ben Ali, en 2011, et qui disait avec arrogance, cette année-là, que les islamistes allaient gouverner le monde arabe pour 500 ans. Il est vrai que 10 ans avec eux c’est déjà une éternité et c’est donc tout naturellement que la marchandise a rapidement dépassé sa date de péremption.
En optant aujourd’hui ouvertement pour la politique de la terre brûlée version moderne, en œuvrant à la faillite de leur pays, les islamistes prouvent qu’ils sont de faux-culs devant l’Éternel. Et ils auront l’éternité devant eux pour manger leur pain noir.
Donnez votre avis