Le ministre des Domaines de l’État et des Affaires foncières, Mohamed Rekik, a insisté vendredi 19 novembre 2021 sur l’importance de la mise en exécution du processus de digitalisation des prestations fournis par l’Office national de la propriété foncière (ONPF), sans prendre le risque de s’engager sur une date précise pour la réalisation de cette éternelle promesse. Ce que nous étions en droit d’attendre d’un homme à un tel niveau de responsabilité.
Le ministre, qui parlait à l’occasion de l’ouverture de la journée d’étude sur l’interconnexion des données, organisé conjointement entre l’ONFP et le Registre national des entreprises (RNE), a souligné à cette occasion que le sujet objet de la journée d’étude constitue une des grandes priorités du gouvernement pour l’instauration d’une administration digitalisée, ceci permettra, selon ses dires, d’améliorer les prestations fournis par l’ONFP au niveau du registre foncier.
M. Rekik, a mis en relief la nécessité de la mise en place d’une collaboration étroite entre l’ONFP et le RNE à travers l’interconnexion des données et des informations, qui s’avère être un vecteur important dans l’appui de l’économie nationale et un stimulant pour les projets de développement dans tous les secteurs, en particulier dans l’investissement immobilier, d’où l’impact positif sur le climat des affaires, à travers la concrétisation d’une série de réformes structurelles au niveau des opérations économiques telle que la réduction des délais des prestations surtout au niveau des documents nécessaires dans le montage des sociétés qui constitue un des indicateurs prôné par la Banque mondiale dans l’enquête de Doing Business sur le climat des affaires dans le monde.
Le ministre a réaffirmé aussi la détermination de son département à développer le rendement de l’ONFP en précisant que le passage de la propriété foncière à l’ère de la digitalisation constitue l’un des axes stratégiques de travail au sein du ministère.
A noter qu’une convention de partenariat a été signée lors de cette journée d’étude entre l’ONFP et le RNE au sujet de l’interconnexion des données au sein de ces deux instances.
Par ailleurs, et en marge de cette journée, M. s’est réuni avec les directeurs régionaux de la propriété foncière en les exhortant à inviter leur personnel à reprendre le travail, tout en les rassurant que la régularisation de la mise en exécution du statut de l’ONFP se fera dans les jours à venir.
Voilà pour la langue de bois officielle, il n’en reste pas moins vrai que cette affaire de digitalisation de l’administration en général et des prestations fournis par l’ONFP en particulier est devenue est un véritable serpent de mer. On en parle depuis l’ère de Ben Ali, tombé le 14 janvier 2011, et tous les gouvernements qui se sont succédé au cours des 10 dernières années en parlent sans cesse en en faisant leur priorité numéro un sans parvenir à avancer dans ce processus.
Est-ce à ce point une mission impossible ou notre chère administration publique, qui compte des effectifs dépassant de loin ses besoins réels (plus de 700 000 salariés pour moins de 12 millions d’administrés), dont de nombreux ingénieurs informatiques grassement payés, est incapable de mener une pareille opération, déjà réalisée par plusieurs pays africains, pour ne pas parler des pays développés ?
C’est à se demander si ces chers ministres, qui déblatèrent tout le temps du haut des tribunes sur la digitalisation des services publics, sont conscients de ce hiatus entre leurs ronronnantes annonces et leurs réalisations effectives…
I. B.
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