Béji Caid Essebsi appelle à l’ouverture d’une enquête sur les émeutes violentes survenues récemment dans le sud du pays.
«Les récentes émeutes dans le sud du pays sont loin d’être spontanées. Des parties ont cherché à provoquer des dissensions», a accusé le président de la république, qui intervenait, jeudi 11 juin 2015, à Gammarth, à l’ouverture d’une conférence sur la prospection et la planification stratégique en Tunisie.
«L’Etat doit assumer son devoir. Toute personne dont l’implication dans ces événements est confirmée sera poursuivie», a encore déclaré M. Caid Essebsi.
Le chef de l’Etat fait ici allusion aux heurts entre police et manifestants, qui ont éclaté, le 2 juin, à Douz, où le poste de police et celui de la garde nationale ont été incendiés, ainsi que deux véhicules sécuritaires. Des tentatives d’occupation d’installations pétrolières ont également eu lieu et la police a dû recourir au gaz lacrymogène pour disperser les assaillants. Des témoins, sur place, ont accusé des éléments infiltrés parmi les manifestants d’avoir cherché à provoquer des accrochages avec les forces de l’ordre. On a aussi parlé de la présence, parmi les manifestants, d’extrémistes religieux voire de partisans de Daêch (Etat islamique) qui cherchent à déstabiliser le pays.
Evoquant la situation sécuritaire dans le pays, le président de la république a estimé que les événements en Libye constituent «la plus grande menace pour la sécurité de la Tunisie». Les frontières tuniso-libyennes, qui s’étendent sur plus de 500 kms dans le Sahara, ne sont pas totalement sécurisées et nécessitent le déploiement d’équipements technologiques développées pour pouvoir contrer les tentatives d’infiltration des armes et de combattants jihadistes, a encore estimé Caid Essebsi.
Le président de la république a aussi attiré l’attention sur la menace que constitue la présence de «plusieurs milliers de Tunisiens parmi les groupes de Daêch en Syrie, en Irak et particulièrement en Libye».
Tout en mettant en garde contre «la détérioration de la situation en Libye» suite à l’avancée de Daêch à Derna et Syrte, le président de la république a souligné «l’échec de l’intervention militaire occidentale en Libye», et appelé de nouveau à une solution politique du conflit libyen.
I. B.
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