Pour éviter une rentrée 2015 plutôt chaude, il faut désamorcer à temps les conflits sociaux qui ne manqueront pas d’écarter après l’été.
C’est en substance le conseil donné au gouvernement Habib Essid par Abderrahmane Hedhili, mardi 23 juin 2015, lors de la présentation du rapport mensuel du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), dont il est le président.
D’après ce rapport, on a compté 319 mouvements sociaux en mai 2015, en assez net recul par rapport au mois précédent. Mais ce recul est observé tous les ans durant le mois de ramadan et l’été.
D’après M. Hedhili, le répit ne sera donc que de courte durée pour le pays en général et le gouvernement en particulier.
«L’année prochaine sera très chaude et ce dès le mois d’octobre», prévient le président du FTDES. Qui est convaincu que la prochaine vague de mouvements sociaux ne sera pas initié par les syndicats, mais des régions de l’intérieur marginalisées.
«Cela fait plus de 5 ans que ces régions attendent quelque chose qui améliore leur situation et ne voient rien venir», explique M. Hedhili. «Et comme ces gens-là n’ont pas de programme, le danger qui guette le pays c’est l’anarchie», avertit-il.
Le président du FTDES appelle de ses vœux une réaction rapide du gouvernement qui doit, selon lui, prendre rapidement des mesures à court terme et annoncer un programme à moyen et long terme pour désamorcer la bombe qui menace d’exploser à la rentrée. En particulier, les autorités doivent mettre en œuvre un plan sur 5 ans d’intégration des ouvriers des chantiers. «A défaut, l’année prochaine sera très difficile», souligne-t-il.
Nabil Ben Ameur
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