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Islam, politique et domination des peuples

Conquete-islamique

Les hommes politiques instrumentalisent les religions pour accaparer et conserver le pouvoir. Ils jouent du sacré et de la crédulité des peuples pour s’imposer à eux.

Par Rachid Barnat

«Les religions prétendent amener la Vérité, alors qu’elles n’amènent que des croyances», écrivait Yvon Quiniou.

Si à l’époque polythéiste les rois s’autoproclamaient Dieu (pharaons et empereurs romains), après l’avènement du monothéisme, ils s’attribueront le rôle de protecteur de la religion, en se revendiquant serviteur de dieu.
Les monothéistes ne font que reprendre une formule qui marche : instrumentaliser les religions pour accaparer et conserver le pouvoir. Jouant du sacré et de la crédulité des peuples, ils ont su s’imposer à eux.

Le pouvoir à qui craint le plus dieu

Pour ceux qui en douteraient encore, Hela Ouardi leur donne dans son remarquable livre ‘‘Les Derniers Jours de Mouhammed’’ *, documenté avec des références aussi bien sunnites que chiites, des éléments qui démontrent bien que l’islam n’est en fait qu’un parti politique au service d’un homme génial qui a su dominer les tribus d’Arabie en révolutionnant le système clanique en remplaçant les liens du sang entre les hommes par les liens de la foi en Allah et en son prophète entre les croyants! Et dont le souci à la fin de sa vie est d’assurer la transmission du pouvoir à sa famille. Ce qui n’était pas du goût de ses compagnons Abou Bakr et Omar qui refusent que le pouvoir soit héréditaire… au sein de la famille du prophète.

Ce qui engendrera le premier schisme dans la communauté des musulmans: les chiites défendant l’idée du prophète que le pouvoir doit rester dans sa famille et les sunnites défendant la thèse que le pouvoir revienne à celui qui craint le plus dieu.

Et depuis, Mouhammed a fait des émules, puisque déjà de son vivant, d’autres hommes vont reprendre ce nouveau concept politique qu’est l’islam, en s’autoproclamant prophète. Et toute l’histoire du monde dit «arabo musulman», n’est qu’une succession de lutte pour le pouvoir se revendiquant toujours de ce premier parti nommé islam !

Et l’argument auquel recourent tous ceux qui veulent chasser un calife et renverser sa dynastie, est de le dénoncer pour son manque de piété, de l’accuser de mécréance, de le juger impie et de le condamner à mort pour apostasie. Ils recourent à la violence, prenant exemple sur Omar Ibn El Khattab et Abou Bakr, les deux premiers califes de l’islam, tant vénérés par les salafistes; se présentant eux-mêmes plus pieux et craignant dieu plus que le calife en place ! Ce qui n’est rien d’autre qu’un assassinat politique !!

La séparation de la religion et de l’Etat

Ainsi des siècles durant, le monothéisme a permis aux monarques et autres califes de dominer les hommes jusqu’à ce qu’ils comprennent qu’il fallait séparer la religion de l’Etat. Du moins, c’est ce qu’avaient fait les Français.

Toute l’histoire de France et dans le monde est une lutte contre l’emprise de la religion et des hommes qui l’instrumentalisent.

Karl Marx et Hegel sont allés plus loin; puisqu’ils ont proscrit les religions, et mis l’homme au centre du pouvoir dans le communisme. Et malgré cela, leur doctrine a fini, elle aussi, par engendrer des régimes aussi totalitaires que tyranniques que ceux que dominaient les religions; développant un nouveau culte : celui de la personnalité!

Cette interdiction des religions étaient et est, aujourd’hui encore, vouée à l’échec car l’homme, face au néant, face à la mort, recherchera toujours une explication et si la raison ne peut lui en donner aucune, il en recherchera dans la foi, c’est-à-dire dans une croyance qui n’est justifiée par rien en terme de raison. Il faut relire, à cet égard, l’ouvrage essentiel de Frédéric Lenoir ‘‘Petit traité d’histoire des religions’’.

Il n’y a que quelques hommes qui ont la force intellectuelle de se passer de Dieu et fondent alors les règles de la vie en société sur une morale humaine. Je pense à un auteur aussi fondamental qu’Albert Camus.

Tout cela prouve que les peuples ont les hommes politiques qu’ils méritent du moment qu’ils adhérent aux doctrines qui les animent.

Si les choses doivent changer, cela ne peut provenir que des peuples eux-mêmes tant qu’ils sont instruits et qu’ils font l’effort intellectuel de réfléchir, et de ne rien croire qui vienne de ce qui a été transmis, sans examen, par les générations antérieures; car les dictateurs feront tout, et c’est leur intérêt, pour les abrutir voir pour les ramener à l’obscurantisme et les y maintenir.

Le livre de Hela Ouardi, doit être lu la plume à la main, en allant chaque fois aux références précises qui sont données par l’auteur : il doit inciter les lecteurs à réfléchir par eux-mêmes.

Enfin, une chercheuse qui ose remettre en question, sans vraiment y toucher en se basant sur la relation des faits historiques avérés et documentés, les mythes fondateurs de l’islam.

Les musulmans ne peuvent continuer à refuser de voir en face l’histoire de leur religion et de se contenter de ce que veulent bien leur raconter ceux auxquels ils en délèguent l’analyse mais qui brillent par leur ignorance sacrée… sinon par leurs calculs politiques !

Certains ont critiqué les analyses de ce livre mais ils ne l’ont fait qu’en se référant, une fois encore, à la tradition, sans vouloir ou sans pouvoir contester les sources indiscutables que fournit l’auteur.

* ‘‘Les Derniers Jours de Muhammad’’, de Hela Ouardi. Albin Michel, 365 pages, 19 euros.

Blog de l’auteur.

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