Les chiffres annoncés, hier, par des médias sur les relations extraconjugales en Tunisie, n’ont pas été rapportés avec justesse. Le sexologue Hichem Cherif apporte des précisions.
Plusieurs médias, citant le journal « Achourouk », ont rapporté qu’un rapport annuel de l’Observatoire national des couples et de la famille (ONCF) a révélé que 50% des Tunisiennes et 80% des Tunisiens affirment avoir eu des relations sexuelles hors cadre du mariage.
Ce que les médias ont oublié de mentionner c’est qu’il s’agit d’une étude préliminaire effectuée sur un échantillon réduit de 120 personnes âgées de 18 à 35 ans et qu’il ne s’agissait pas, dans les aveux des personnes sondées, de rapport sexuel en tant que tel mais d’une relation intime hors du cadre du mariage… Ce qui change beaucoup la donne et les pourcentages avancés deviennent tout de même moins «choquants». D’autant que l’échantillon n’est pas du tout représentatif…
Le sexologue Hichem Cherif, fondateur de l’ONCF, a précisé à Kapitalis que l’Observatoire effectue fréquemment des études sur des petits échantillons, ajoutant qu’une étude en bonne et due forme sur la sexualité des Tunisiens et des Tunisiennes sera menée en 2017, en collaboration avec l’Association mondiale de la santé sexuelle et le département sexologie de l’Université du Québec à Montréal.
«Cette première étude en Tunisie, qui sera réalisée à l’échelle nationale, révélera des chiffres importants, qui seront plus précis et auront plus de poids scientifique, vu que l’échantillon sera élargi», a indiqué Dr. Cherif.
Le sexologue estime qu’une éducation sexuelle doit voir le jour en Tunisie, pour que les Tunisiens puissent être orientés et accompagnés et avoir des «relations érotiques», humaines et intimes, où le sexe n’est pas exempt de sentiment et de tendresse. Il a aussi souligné la nécessité de prévenir les hommes contre les conséquences sur leur santé de l’utilisation du viagra et autres génériques du même genre.
«Les Tunisiens doivent comprendre que leurs organes sexuels se trouvent entre leurs oreilles (traduire: dans leur tête, Ndlr) et non entre leurs cuisses», a-t-il conclu.
Y. N.
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