Beaucoup d’entreprises ferment, aujourd’hui, en Tunisie, à cause de la concurrence illégale du marché parallèle alors que l’Etat ne montre pas de fermeté à combattre la contrebande.
L’Etat de droit et l’application de la loi à tout un chacun, y compris les hommes d’affaires, constituent les principaux garants de l’amélioration du climat d’investissement et des affaires dans le pays, a affirmé, vendredi, à Tunis, Wided Bouchamaoui, présidente de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica).
Lors d’une réunion avec des responsables et représentants de la presse nationale écrite, audiovisuelle et électronique, Mme Bouchamaoui a souligné que l’Etat connaît les contrebandiers et les circuits par lesquels passent les marchandises de contrebande. Il incombe donc aux autorités de sauvegarder le prestige de l’Etat et de combattre ce phénomène, nuisible aux entreprises tunisiennes, a-t-elle ajouté, indiquant qu’après le secteur privé et l’Etat, la contrebande est le 3e employeur du pays.
Tout en rappelant que près de 600 entreprises ont du fermer car elles ne sont plus compétitives et leurs produits sont concurrencés par ceux de la contrebande et du marché informel, la présidente de l’organisation patronale a assuré que «les contrebandiers ne feront jamais partie de l’Utica».
Sur un autre plan, Mme Bouchamaoui a souligné que le climat des affaires est également tributaire tant de la sécurité que du climat social, évoquant à ce propos la situation qui prévaut dans la société pétrolière Petrofac à Kerkennah (gouvernorat de Sfax), la qualifiant d’«inacceptable», tout en mettant l’accent, cependant, sur le droit de chaque citoyen à un travail décent. Elle a, dans ce contexte, appelé les autorités à présenter clairement l’état des lieux et à discuter notamment avec les jeunes.
Concernant l’organisation de la conférence internationale sur l’investissement, ‘‘Tunisie 2020’’ prévue pour les 29 et 30 novembre 2016, Mme Bouchamaoui a fait savoir que la centrale patronale a demandé à être associée aux préparatifs et présentera aux participants des projets structurants à réaliser notamment dans les domaines des TIC et de l’agroalimentaire, tant dans le cadre du partenariat public-privé que par des investisseurs aussi bien nationaux qu’étrangers. Elle a aussi exhorté les organisateurs à présenter aux bailleurs de fonds et entreprises étrangères invités à cette manifestation un plan clair.
A ce propos, elle a ajouté que la loi sur l’investissement récemment adoptée «n’est pas parfaite», recommandant, surtout, d’augmenter les incitations fiscales au profit des entreprises exportatrices.
A propos de l’évasion fiscale dont les hommes d’affaires sont accusés, Mme Bouchamaoui a souligné la nécessité d’élargir la base de l’assiette des contributions fiscales, précisant que les contribuables soumis au régime forfaitaires ne font pas tous partie de l’Utica. En outre, , a-t-elle dit, l’Etat doit être en mesure de demander la provenance de ses richesses et de ses biens à tout citoyen.
I. B. (avec Tap).
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