Les membres de l’Instance Vérité et Dignité (IVD) Mustapha Baâzaoui et Lilia Bouguira ont accusé la présidente de l’instance, Sihem Bensedrine, de «harcèlement répété».
M. Baâzaoui et Mme Bouguira dénoncent un «acharnement» sur eux de la part de la présidente de l’IVD, qui veut les «obliger à démissionner».
Dans une déclaration publiée, mardi, les deux membres déclarent que Sihem Bensedrine a décidé le gel de leurs activités en attendant leur comparution devant le conseil de discipline, et ce «pour avoir dénoncé ses pratiques aux députés de groupes parlementaires de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP)».
Cette décision est un «abus de pouvoir», ont-ils estimé. «Nous attendons une réaction de la part des députés à qui nous avons fait part de l’exclusion dont nous faisons l’objet», ont-ils ajouté.
D’après les deux membres de l’IVD, leur exclusion est la conséquence de leur détermination à respecter les dispositions de la a loi organique portant création à l’IVD, alors que, disent-ils, la présidente «fait la loi» au sein de l’Instance, soutenue en toutes circonstances par la majorité relative, ce qui constitue une menace sérieuse pour la réussite du processus de la justice transitionnelle.
Le 20 septembre dernier, une réunion a eu lieu entre M. Baâzaoui et Mme Bouguira et les présidents des groupes parlementaires consacrée à examiner les problèmes de l’IVD et à trouver les moyens de régler les conflits au sein de l’Instance.
Lilia Bouguira a déclaré avoir subi des «atteintes de la part de la présidente de l’IVD», après avoir intenté un recours auprès du tribunal administratif contre sa décision de désigner Khaled Krichi en tant que deuxième vice-président de l’IVD.
Sihem Bensedrine, dont la gestion de l’IVD est mise en question, a toujours refusé de répondre aux accusations dont elle fait l’objet. Non contente d’avoir provoqué la démission de nombreux membres de l’Instance, ne supportant plus sa dictature d’un autre âge, elle continue de n’en faire qu’à sa tête, dans une fuite en avant qui nuit beaucoup à l’image de l’IVD , chargée de la mise en place de la justice transitionnelle, et ralentit considérablement le rythme de son travail, sachant que sa mission est limitée à 4 ans et que plus de la moitié de cette période est déjà passée dans la gestion des querelles internes.
Pire encore: Mme Bensedrine qui ne reconnaît aucune autorité dans le pays et continue de faire fi des décisions du tribunal administratif invalidant ses décisions unilatérales, se prévaut du soutien inconditionnel du parti islamiste Ennahdha et de son président Rached Ghannouchi, auquel elle rend compte de ses activités comme s’il était le chef de l’Etat. C’est à se demander si elle se considère au-dessus de l’Etat, de la république et des lois… une hors-la-loi.
I. B. (avec Tap)
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