Le Syndicat général de la culture et de l’information a dénoncé, dimanche, la présence d’un journaliste israélien devant la maison de Mohamed Zouari, tué par des inconnus, jeudi dernier, à Sfax.
Dans un communiqué publié dimanche 19 décembre 2016, le Syndicat général de la culture et de l’information, relevant de l’UGTT, s’est dit choqué par la vue d’«un envoyé spécial de la 10e chaîne sioniste couvrant l’assassinat du héros et martyr Mohamed Zouari, devant son domicile, comme si la Tunisie n’a plus de position claire concernant l’ennemi israélien».
Le communiqué ajoute que la présence de ce journaliste sur le sol tunisien est déjà, en elle-même, une atteinte au peuple tunisien et une honte pour la Tunisie qui a offert l’asile aux Palestiniens, pendant des périodes difficiles.
«Cette affaire suscite plusieurs interrogations sur la présence de sociétés étrangères de diffusion qui exercent sans contrôle dans notre pays. Nous demandons à la présidence du gouvernement de revoir la situation juridique de ces sociétés qui devront se soumettre à la loi du pays», s’est indignée la même source.
Le syndicat a également demandé aux autorités «d’ouvrir une enquête sur la partie ayant autorisé le journaliste israélien à travailler sur notre sol et de sanctionner tous ceux qui l’ont aidé à faire son reportage.»
«Nous appelons les journalistes et les représentants de la société civile à combattre la normalisation avec Israël et considérons ce qui s’est passé comme une atteinte douloureuse à la révolution tunisienne», ajoute encore le syndicat.
Rappelons que la 10e chaîne de télévision israélienne a diffusé, dimanche, un reportage sur l’assassinat de Mohamed Zouari, tué par balles, le jeudi 15 décembre, peu après 13H00, devant son domicile, à Sfax.
Le journaliste, qui a atterri dans un vol de Tunisair, à l’aéroport de Tunis-Carthage, a rejoint Sfax, située à 240 kilomètres au sud de Tunis, pour filmer des témoignages des voisins de la victime.
Les Tunisiens ont découvert la vidéo du reportage, ainsi que des photos postées sur Twitter montrant l’itinéraire du journaliste, entre Tunis et Sfax. Ce qui a suscité plusieurs interrogations.
Quatre jours après l’assassinat, le gouvernement s’est expliqué, dans un communiqué publié dimanche, en indiquant qu’il suit de près l’enquête relative à ce crime et s’engage à protéger tous les citoyens, ajoutant que le ministère de l’Intérieur, tout en préservant le secret de l’enquête, informera, le moment venu, l’opinion publique sur les circonstances de ce meurtre qu’il a attribué à une partie étrangère, par allusion au Mossad, le service de renseignement israélien.
Z. A.
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