Bilel Aloui a transformé une voiture Peugeot 404 en «Camion scène» pour présenter des spectacles aux enfants des zones rurales de Kasserine, à partir de la fin de janvier 2017.
Par Zohra Abid
Bilel Aloui, âgé de 29 ans, est mordu de théâtre. «J’avais l’intention de monter un grand projet de théâtre dans la région de Kasserine. J’ai vraiment vu grand. Mais en présentant ce projet au ministère des Affaires culturelles dans le cadre du programme Cités des Arts, j’ai changé d’idée», raconte Bilel Aloui, président de l’association Achiheb Al-Masrahi, créée en mars 2002 par Houcine Boubakri. «On m’a octroyé un budget de 15.000 DT, dont seulement 70% m’ont été versés au démarrage du projet. Or, c’est insuffisant», ajoute-t-il.
C’est ainsi qu’il a eu l’idée de transformer une vieille 404 en une scène de théâtre ambulant destiné aux enfants dans les zones rurales de sa région.
Le théâtre est une école de la vie
«Je suis fou de théâtre depuis que j’avais 7 ans. Le théâtre coule dans mes veines. C’est ma raison d’être. Après mon bac et mon diplôme en informatique, c’est dans le théâtre que je me suis retrouvé. Aujourd’hui, j’ai une carte professionnelle et une folle envie de transmettre cette passion aux petits de ma région. Le théâtre est une école de la vie», explique encore Bilel Aloui.
Pourquoi avoir opté pour un véhicule de la marque Peugeot 404 ? Réponse de l’artiste : «C’est le véhicule le plus connu dans ma région. A son bord, des femmes se rendent pour travailler dans l’agriculture, des enfants à leurs écoles, des chèvres, des moutons ou des vaches y sont transportés, mais aussi du foin et différents autres produits et marchandises. Le nom de ce véhicule nous rappelle également le célèbre « Ammar 404 », nom donné à la censure sous le régime de Ben Ali. C’est, en tout cas, le véhicule le plus familier dans la région de Kasserine».
Appel aux généreux mécènes
Pour lancer sa première tournée, à la fin de ce mois, le jeune artiste propriétaire du Camion Scène va utiliser le petit budget accordé par le ministère des Affaires culturelles.Et pour commencer, il ne va pas compter sur des acteurs en chair et en os, mais sur des mascottes et des marionnettes. Les enfants seront assis sur une centaine de tabourets disposés devant le camion et les spectacles seront, bien évidemment, gratuits.
«Nous comptons sur la générosité des bailleurs de fonds et des hommes d’affaires pour nous aider à payer les artistes qui nous accompagneront dans les zones les plus reculées où les enfants ne savent même pas encore ce que c’est que le théâtre», précise encore Bilel Aloui. L’appel est lancé…
Donnez votre avis