La médecin résidente Abir Omrane, accusée de négligence ayant entraîné la mort d’un nouveau-né, a retrouvée sa liberté mais l’affaire n’est pas classée.
La jeune résidente, qui a passé 2 nuits derrière les barreaux, a dû payer, hier, une caution de 600DT pour être mise en liberté conditionnelle. Cette libération a été décidée après un rassemblement devant le tribunal de Sousse de dizaines de médecins dénonçant la mise en garde-à-vue de leur collègue et exigeant sa libération immédiate.
Les médecins se sont aussi mobilisés à l’échelle nationale en faveur de leur collègue, injustement incarcérée, sa responsabilité dans la négligence n’ayant pas encore été prouvée par la justice, disent-ils.
Un rassemblement a ainsi eu lieu à la faculté de médecine de Tunis et une grève générale du corps médical a été décidée pour le mercredi 8 février courant. Toutes les spécialités y prendront part et seules les urgences seront assurées.
Les médecins estiment que leur collègue a fait son travail comme il se doit en sauvant la maman et en réanimant le nouveau-né pendant 25 mn, alors que dans ce cas compliqué, elle aurait pu arrêter après seulement 20mn. Elle a aussi consulté ses supérieurs et a eu leur accord pour arrêter la réanimation. On n’a pas à lui reprocher quoi que ce soit, a tenu à expliquer Pr Mohamed Douagi.
Les médecins mobilisés pour la révision de la loi relative à l’erreur médicale.
Les médecins ont également déclaré qu’ils poursuivront leur mobilisation jusqu’à ce que les textes de loi concernant l’erreur professionnelle soit révisés et mis à jour. D’autant que, malgré les appels incessants des syndicats de médecins pour la réforme du cadre réglementaire, le législateur continue de faire la sourde oreille.
«Les 2 arrestations, la première de notre collègue de Gabès Slim Hamrouni, aujourd’hui alité à l’hôpital militaire de Tunis suite à un AVC doublé d’un infarctus du myocarde local, et la seconde, 2 jours après, de la résidente de Sousse, sont la goutte qui a fait déborder le vase», a indiqué à Kapitalis Dr Abdelmajid Mselmani. Et d’ajouter: «Hier, lors d’une réunion à Sousse, tous les syndicats ont été sur la même ligne en appelant les autorités à mettre de l’ordre dans le secteur en révisant les textes de loi le concernant. Ils ont aussi décidé le maintien de la grève du mercredi, avec un rassemblement à 10H00, devant le palais du gouvernement, à la Kasbah».
Z. A.
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