A la demande du syndicat des imams, un huissier de justice a réclamé, vendredi, le retrait de l’affiche de la pièce chorégraphique « Fausse couche » de Nejib Khalfallah, dans un délai de 24 heures.
L’huissier s’est présenté à la direction du Théâtre national tunisien (TNT), qui a produit la pièce, et a exigé le retrait, sous 24H00, de cette affiche, qui reprend, dans la version du titre en arabe du spectacle de danse, une partie d’un verset coranique: « lhakom Attakathourou ».
Considérant cette intervention comme étant une menace contre la direction du TNT et une censure d’une œuvre d’art, celle-ci a envoyé une copie du constat de l’huissier au ministère de l’Intérieur.
Rappelons que Ridha Jaouadi, ancien imam radical de la mosquée Sidi Lakhmi, avait appelé, hier, sur sa page Facebook, le procureur de la république, les députés et les musulmans en général à intervenir pour faire interdire cette affiche.
Selon nos sources, Néjib Khalfallah va enlever le titre en arabe reprenant une partie d’un verset coranique et garder le titre en français « Fausse couche ».
C’est ce que préconise, d’ailleurs, le ministre des Affaires culturelles Mohamed Zinelabidine. «Il vaut mieux éviter l’amalgame et la provocation de certaines sensibilités», a-t-il précisé à Kapitalis. Traduire: en arrière toute!
Ce qui est ridicule dans cette affaire, c’est que dans le Coran, il y a des dizaines de milliers de mots et d’expressions, qui font partie de notre langage quotidien, va-t-on en interdire tous l’utilisation par les artistes, les écrivains et les publicistes ?
Aujourd’hui, les imams interdisent une affiche, demain une pièce de théâtre, après-demain un livre et dans peu de temps les maillots de bain sur la plage, les pantalons serrés et les jupes pas trop longues. Vive le progrès… Le « Big Brother » islamiste veille sur vous!
Z. A.
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