Le projet Gaz du Sud, qui entrera en exploitation en mai 2019, permettra de pomper près de 600 mille m3 de gaz naturel.
Le représentant de l’Entreprise tunisienne des activités pétrolières (Etap) a déclaré, à ce propos, à l’agence Tap, que son entreprise est en train de préparer un appel d’offres destiné à toutes les composantes du projet, notamment la mise en place de 94 km2 de pipelines, la construction d’une unité pour le traitement du gaz et une autre pour le remplissage des bouteilles de gaz liquéfié.
Le coût de cette troisième tranche est estimé à 330 millions de dinars tunisiens (MDT).
Il est à noter qu’une séance de travail, présidée par la ministre de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables, Héla Cheikhrouhou, s’est tenue au siège de son département pour examiner l’avancement de la mise en place de ce projet, dont le coût total est estimé à 3.500 MDT.
La question de la participation des sociétés pétrolières à l’amélioration des conditions de vie des habitants de la région du sud, particulièrement la question de l’emploi et la réduction du chômage, était, également, à l’ordre du jour de la séance de travail.
Par ailleurs, il est à noter que le conseil des ministres vient de renvoyer au parlement pour promulgation un projet loi concernant l’amendement de quelques dispositions du code des hydrocarbures dont la finalité est de les harmoniser avec la constitution de janvier 2014, dont l’article 13 stipule : «Les ressources naturelles appartiennent au peuple tunisien. L’Etat exerce sa souveraineté sur ces ressources au nom du peuple. Les contrats d’investissement y afférents sont soumis à la Commission spécialisée de l’Assemblée des représentants du peuple. Les conventions conclues, portant sur ces ressources, sont soumises à l’Assemblée pour approbation».
L’amendement du code des hydrocarbures vise donc au renforcement du rôle du pouvoir législatif dans la gestion des ressources naturelles en intervenant dans l’approbation des accords conclus par le gouvernement dans le cadre de la prospection et de l’exploitation du pétrole.
Rappelons que le projet du Gaz du Sud, comme les spécialistes ont l’habitude de l’appeler, est l’un des plus grands projets de renforcement de l’infrastructure de production et de transport du gaz naturel en Tunisie et de transformation d’une partie conséquente du gaz en GPL.
Ce projet, nommé également «Projet de développement de la concession Nawara», prend toute son importance dans la conjoncture énergétique post-2010 caractérisée par un déficit croissant de la balance énergétique suite à un recul important des ressources disponibles en hydrocarbures, contre une augmentation constante de la demande.
L’idée de ce projet date de 2006, la stratégie énergétique de l’époque ayant prévu le développement du marché du gaz naturel et ses usages en Tunisie. Les études ont été élaborés entre 2007 et 2009 et le démarrage du projet était programmé pour 2012, afin qu’il rentre en production en 2016.
Cependant, après la révolution de 2011, le projet s’est arrêté et des revendications sociales sont apparues dans la région, qui ont amené le gouvernement à revoir les composantes du projet, dont la nouvelle version, adoptée au cours d’un conseil ministériel, le 5 mars 2014, prévoit la mise en place d’un gazoduc de transport du gaz depuis la concession «Nawara» au sud tunisien vers Gabès et un 2e gazoduc de transport acheminant une partie de ce gaz à Tataouine; une station de traitement et une station de remplissage de GPL à Tataouine; une station de traitement du gaz pour l’extraction de gaz commercial et de GPL à Gabès.
L’Etat a dû ainsi assurer un grand effort de médiation et de négociation pour faire aboutir ce projet important pour l’avenir énergétique du pays. Il a, en outre, trouvé, début 2014, les financements nécessaires auprès des bailleurs de fonds internationaux.
Abderrazek Krimi
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