Les travaux de la commission administrative du syndicat de l’enseignement secondaire reprennent, aujourd’hui, sur fond de profonde divergence sur le projet de grève illimitée.
Les travaux, ouverts hier, samedi 11 mars 2017, n’ont pas pu aboutir à une décision concernant ce projet de grève illimitée, annoncé depuis le 4 février 2017, mais qui ne fait pas l’unanimité au sein des instances syndicales, certains membres de ladite commission refusent que le bras-de-fer opposant les syndicats de l’enseignement au ministre de l’Education Néji Jalloul prennent en otage les élèves et leurs parents à l’approche des examens de fin d’année.
Mohamed Ali Boughdiri, secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), a, d’ailleurs, quitté la réunion d’hier, exprimant ainsi son refus de la tendance qui a dominé jusque-là les travaux de la commission administrative. Il a, par ailleurs, affirmé qu’il s’abstiendra de signer une motion dont le contenu pourrait affecter le bon déroulement de l’année scolaire ou les examens nationaux, indiquant, sur Mosaïque FM que «les élèves sont les enfants des travailleurs et du peuple et qu’il n’est pas possible de les priver de leurs études».
De source informée présente à la réunion d’hier, la tension a dominé la discussion. Une bonne majorité des représentants syndicaux ont exprimé leur adhésion à la position de la commission administrative du 4 février, réitérée par la commission administrative du 3 et 4 mars dernier, contre une minorité qui a appelé à favoriser la voix de la raison et défendu une position prenant en considération les intérêts des élèves.
Mohamed Ali Boughdiri a, par ailleurs, exprimé son souhait de voir les syndicalistes de l’enseignement secondaire aboutir à une résolution sage et rationnelle.
Il reste à savoir si le bureau exécutif de l’UGTT, en la personne de son secrétaire général Noureddine Taboubi, réussira à convaincre la commission administrative d’opter pour le choix de la raison, surtout qu’il a expliqué, à maintes reprises, que la situation actuelle du pays appelle au renforcement de l’unité nationale pour pouvoir faire face aux défis économiques et sociaux.
Le grand point d’interrogation est de savoir si les enseignants eux-mêmes se rallieraient à une telle position. Mais, indépendamment de la décision qui sera prise par la commission administrative du syndicat de l’enseignement secondaire, c’est celle du bureau exécutif de l’UGTT qui prévaudra à la fin.
Le règlement intérieur de l’organisation précise, en effet, qu’une décision de grève n’est légale que si elle est approuvée par le bureau exécutif de l’UGTT. Faute de quoi, les syndicalistes et les grévistes se trouveraient dans une situation irrégulière pouvant être assimilée à un abandon de poste et passible de sanctions administratives.
Abderrazek Krimi
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