Dan, élève en seconde âgé de 16 ans, a été violemment agressé, samedi 18 mars 2017, à Carthage. Blessé à l’oeil gauche, il a été opéré dimanche et il quittera aujourd’hui la clinique.
Par Yüsra Nemlaghi
De cette douloureuse aventure, il s’en sort plus fort. C’est du moins le message qu’il souhaite transmettre à travers une rencontre, aujourd’hui, avec Kapitalis.
Dan Sanaren vit en Tunisie depuis 5 ans avec sa mère Simona, médecin énergétique, sa sœur et son frère. Il est scolarisé à l’Ecole internationale de Tunis (EIT). Samedi, vers 22 heures, il a été agressé avec un bout de verre par 2 inconnus «qui sentaient l’alcool» . L’un des agresseurs lui a planté le verre dans l’œil, avant de fuir.
«Je pense que mes cheveux longs et blonds ont peut-être encouragé mes agresseurs. J’avais à peine le temps de réaliser ce qui m’arrivait qu’ils avaient déjà fui», raconte Dan, en ajoutant que les passants n’ont pas réagi. «Peut-être ont-il eu peur», s’est-il dit, comme pour excuser cette non-assistance à personne en danger. L’adolescent est rentré à la maison, le visage en sang, et a été conduit à l’hôpital par sa maman.
Simona n’est pas inquiète pour Dan, qu’elle qualifie de brave et courageux et voudrait que cette agression soit un point de départ pour une réflexion sur la lutte contre la violence.
«Ce qu’a vécu mon fils pourrait être vu comme le départ d’une ouverture des cœurs des humains et des Tunisiens en particulier pour faire cesser les violences», a-t-elle déclaré à Kapitalis.
«Cela fait un moment que je présageais que quelque chose de mauvais allait se passer. Je ne me sentais plus en sécurité et l’ambiance générale était lourde. Et voilà que mon fils a été agressé, me confirmant ma décision de quitter la Tunisie», nous a-t-elle confié Simona, en précisant qu’elle regrette aussi d’avoir été souvent vue comme une «proie» : une femme seule, et étrangère de surcroît, dénonçant au passage le harcèlement continu dont elle fait l’objet.
La famille, originaire de Slovénie et bien installée à Tunis, commençait déjà à réfléchir à quitter la Tunisie et, en décembre dernier, Simona, d’un commun accord avec ses enfants, a décidé de partir après l’année scolaire et cette agression l’a conforté dans sa décision.
«J’ai eu un coup de foudre pour la Tunisie et, surtout, pour Carthage. Aujourd’hui, notre décision est prise : on partira, laissant Carthage, terre de paix, entachée de sang. Quel dommage!», a-t-elle regretté.
La famille, active au sein de la société civile, compte organiser un concert contre la violence avant de quitter la Tunisie.
Dan, amateur de musique metal a déjà travaillé avec le groupe Vielikan pour leur dernier single « Everlasting smile », coordonnera avec sa maman pour que ce concert soit une réussite et laisse une trace dans son pays d’accueil, qu’il quittera bientôt.
«Parce que nous sommes positifs et nous voulons que la lutte continue pour que les cœurs s’ouvrent sincèrement et que les humains s’aiment et se respectent quelle que soit leurs origine, religion, couleur ou autres, on voudrait que la Tunisie garde de nous ce souvenir, comme un message de paix».
Donnez votre avis