Mohamed Frikha sera auditionné à l’Assemblée sur le rôle joué par Syphax Airlines dans le transport de groupes de jihadistes tunisiens vers la Syrie et l’Irak.
Le député du parti islamiste Ennahdha sera auditionné par la commission d’enquête parlementaire sur les réseaux d’envoi des jeunes vers les zones de conflits, relevant de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
C’est ce qu’a déclaré, lundi 24 avril 2017, la députée de Nidaa Tounes Leila Chettaoui, présidente de cette commission, sur les ondes de Shems FM, ajoutant qu’un nombre de personnalités politiques ayant occupé de hautes fonctions dans les départements de l’Intérieur, de la Justice et des Affaires étrangères depuis 2011 seront auditionnées aussi par sa commission.
Il est à noter que ces réseaux de recrutement et de transfert de jihadistes ont été très actifs sous la «troïka», la coalition gouvernementale dominée par le parti islamiste Ennahdha, et la compagnie aérienne fondée par l’homme d’affaires et député islamiste y a joué un rôle important à travers les dizaines de vols charters qu’elle a effectués tout au long de l’année 2013 entre l’aéroport de Sfax/Thyna et celui Sabiha Gokcen, au sud de la Turquie, d’où transitaient les jihadistes sur le chemin de la Syrie et de l’Irak.
En 2012 et 2013, sous le règne de la «troïka», des milliers de jihadistes tunisiens ont débarqué dans ces deux pays. Ils étaient encouragés au jihad par des responsables politiques et des imams radicaux qui sévissaient alors dans la plupart des mosquées tunisiennes, avec la complicité active de l’ancien ministre des Affaires religieuses nahdhaoui, Noureddine Khadmi, ainsi que des membres islamistes de l’Assemblée nationale constituante (ANC).
Des organisations, relevant en grande majorité du parti Ennahdha ou encouragées et soutenues par lui, ont essaimé dans tout le pays et qui, sous couvert d’actions caritatives, enrôlaient des jeunes tunisiens pour le jihad en Syrie et en Irak.
Ce sont les traces matérielles de cette complicité d’Ennahdha avec les réseaux d’envoi de jeunes tunisiens au jihad que les députés islamistes, qui dominent la commission présidée par Mme Chettaoui, vont s’employer à effacer en criant plus fort que les autres, comme ils savent faire.
Noureddine Krimi
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