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Affaire Mouakhar : L’Algérie ne décolère pas

Les médias algériens ne demandent pas moins que le renvoi du ministre Mouakhar, suite à ses propos peu amènes à l’égard de l’Algérie.

Selon toute vraisemblance, toutes les mises au point ou rectifications apportées par Riadh Mouakhar le ministre tunisien des Affaires locales et de l’Environnement, sur sa remarque «désobligeante» à propos de l’Algérie «Etat communiste» n’ont pas convaincu nos voisins algériens.

«L’ambassadeur de Tunisie a été reçu, aujourd’hui, au ministère des Affaires étrangères (AE) pour qu’il fournisse des clarifications au sujet des remarques du ministre tunisien», a rapporté, dimanche 7 mai 2017, l’agence d’information algérienne APS.

Si, jusqu’ici, il n’y a eu aucune réaction officielle à Alger, les réseaux sociaux et les médias algériens ne décolèrent pas contre ce qu’ils décrivent comme étant un «écart de langage» ou une «plaisanterie de mauvais goût» du ministre tunisien, lors d’une séance publique du symposium international sur le thème : «La Tunisie, espoir pour la Méditerranée», organisé par la fondation Craxi, la semaine dernière à Rome.

Certains commentateurs algériens inconsolables refusent de lâcher prise et réclament même la tête de Riadh Mouakhar. Tel est le cas de Hadda Hazzam, directrice du quotidien algérien ‘‘Al-Fajr’’ qui écrit: «Il importe peu, aujourd’hui, que le ministre ait revu ses propos ou pas, car il est impossible que le traducteur – quand bien même son niveau serait bas – lui ait fait dire ce qu’il n’a pas dit. Nous ne pouvons pas tolérer pareil manque de respect pour nous et pour notre pays. Si ce monsieur est gêné que son pays soit le voisin du nôtre, il n’a qu’à partir, car la géographie est quelque chose que l’on ne peut pas changer.»

«Nous n’accepterons pas moins que le renvoi de ce ministre», ajoute Hadda Hazzam.

Ajoutée aux dénonciations, chez nous, de l’UGTT et d’Ennahdha, cette colère de l’opinion publique algérienne pourrait pousser Youssef Chahed à se séparer de Riadh Mouakhar – de la même manière qu’il n’a pas hésité, en novembre dernier, à congédier son ministre des Affaires religieuses Abdeljalil Ben Salem – «pour atteinte aux principes de la diplomatie tunisienne» – suite à ses propos peu amènes à l’égard de l’Arabie saoudite.

Marwan Chahla

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