Le bureau régional du mouvement Ennahdha à Sfax vient de publier un communiqué concernant l’arrestation de l’imam Ridha Jaouadi et de ses complices.
Le communiqué souligne d’abord que ces arrestations surviennent au même moment que la campagne «déclenchée par le ministère des Affaires religieuses contre les imams connus par leur modération et qui sont appréciés par les habitants de Sfax pour leur action contre l’extrémisme et le terrorisme».
Le bureau régional d’Ennahdha de Sfax exprime ensuite une série de craintes. La première concerne «le lien entre les arrestations et le limogeage de Ridha Jaouadi (de l’imamat de la mosquée Lakhmi, NDLR) et le recours à la justice là où elle ne doit pas intervenir». La seconde concerne «la paix sociale à Sfax» (pas moins?) qui risque d’être affectée par «la campagne de stigmatisation de ces imams modérés qui luttent efficacement contre le terrorisme». Ce qui est loin d’être vérifié. D’ailleurs, beaucoup de Sfaxiens soutiennent le limogeage de l’imam extrémiste, qui a, en diverses occasions, appelé à la haine et la violence contre les laïcs, les gauchistes, les intellectuels, les artistes et autres journalistes.
Le communiqué d’Ennahdha attire, par ailleurs, l’attention sur le fait que Sfax pourrait être le théâtre «d’une guéguerre montée pour éparpiller les efforts de l’élite de la région dans de vaines affaires au lieu de les concentrer sur les projets programmés et la situation écologique catastrophique qui éloigne les investisseurs et perpétue le chômage».
Enfin, le communiqué met en garde contre «le fait que cette affaire peut être montée par des aventuriers qui cherchent à saper la stabilité dans le pays en attisant la discorde», avant de conclure en lançant un appel au dialogue.
A aucun moment le bureau régional d’Ennahdha ne revient sur le fond de l’affaire elle-même. Il ne parle pas de la gestion de l’Association de la Mosquée Lakhmi, présidée par l’imam Jaouadi, ni des l’argent collecté au nom de ce lieu de culte et dépensé dans d’autres affaires occultes, ni encore des chefs d’inculpation retenus par le tribunal contre le sulfureux imam et ses acolytes…
Il faut être islamiste, et Nahdhaoui de surcroît, pour persévérer dans cette politique du grand écart, avec un pied dans le gouvernement et… une main tendu aux hors-la-loi.
A. B. M.
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