En ce jour de célébration de la fête de la république, l’auteur, ancien secrétaire d’Etat, s’interroge, à juste titre : qui gouverne aujourd’hui la Tunisie, un pays qui va à veau l’eau?
Par Chokri Mamoghli *
En ce jour de fête de la république agonisante, nous attendons encore le nom du chef de gouvernement d’union nationale. On nous l’avait promis pour avant l’Aid El-Fitr. Nous attendons toujours… La crédibilité de la parole officielle est tous les jours mise à mal.
Plus personne ne sait qui détient le pouvoir dans ce pays. A Carthage? A Hammamet? A la Kasbah? A Montplaisir? Au Bardo? A l’hôtel Concorde aux Berges du Lac de Tunis? A la Soukra? A Manouba (eh oui)? A l’ambassade américaine? A l’ambassade de France? A l’ambassade du Qatar? A celle d’Algérie?… La liste des roitelets potentiels et celle des proconsuls sont longues.
Je défie tout le monde de me donner un nom, un seul, d’une personne qui décide et qui se fait respecter.
Tout le monde détient le pouvoir, personne ne détient le pouvoir.
Tous les jours, cette constitution catastrophique nous montre à quel point les illuminés de la Constituante et leurs conseillers venus de l’étranger se sont trompés.
Cet Etat de fait est aggravé par la qualité plus que médiocre du personnel politique. Des bleus sortis de nulle part qui sont là pour soigner leurs CV et non pas pour sortir le pays du marasme. Leurs visions politiques respectives se limitent à leurs plans de carrières.
Le peuple, là où je vais, n’a qu’un seul souhait, une seule demande. Il veut un vrai chef, pas un guignol mais une personne qui décide et qui se fait respecter.
«Allah Yerham» Bourguiba. Il est le seul à avoir saisi l’âme de ce peuple et à avoir compris quelle Constitution il lui fallait.
Vive la république.
* Docteur en finance, enseignant à l’Université Paris-Dauphine et ancien secrétaire d’État auprès du ministre du Commerce et de l’Artisanat.
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