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La femme bête noire des religions : La femme dans le christianisme (3/6)

Femme-et-christianisme

Dans le christianisme la femme est non seulement soumise, mais elle n’a pas droit à la connaissance. Toujours considérée fautive, elle doit se taire.

Par Hamda Ouakel *

Jésus étant juif ne pouvait que rectifier la parole de Dieu qui était mise à mal par son peuple. Les Évangiles qui représentent le Nouveau Testament sont les livres sacrés des chrétiens. Si un sujet est traité dans l’un ou l’autre des Évangiles, le chrétien doit s’en contenter puisque c’est parole d’évangile, elle est indiscutable. Par contre si pour certaines choses on ne trouve rien dans les Évangiles, on doit revenir à l’Ancien Testament qui n’est rien d’autre que les écrits sacrés des juifs.

La femme est un mal

Le Nouveau Testament confirme, à quelques détails près, l’histoire d’Adam et Ève et bien d’autres histoires bibliques condamnant la femme en lui assignant un rôle maléfique pour l’homme. Reportez-vous donc au même chapitre dans le judaïsme basé sur l’étude de l’Ancien Testament. Il est totalement applicable pour le christianisme.

Soumission et port du voile

Sur ce sujet, dans les Évangiles, on trouve quelques allègements de la condition des femmes. Mais fondamentalement, le dogme reste le même. Il n’est pas remis en cause.

«Femmes, soyez soumises à vos maris, comme au Seigneur; car le mari est le chef de la femme, comme Christ est le chef de l’Église, qui est son corps, et dont il est le Sauveur. Or, de même que l’Église est soumise au Christ, les femmes aussi doivent l’être à leurs maris en toutes choses.» Éphésiens 5:22-24

«Je veux que vous sachiez que le Christ est le chef de tout homme, et l’homme le chef de la femme, et Dieu le chef du Christ». Corinthiens 11.3

«Tout homme qui prie ou prophétise le chef couvert fait honte à son chef. Toute femme, au contraire, qui prie ou qui prophétise, la tête non voilée, déshonore son chef: c’est comme si elle était rasée. Car si une femme n’est pas voilée, qu’elle se coupe aussi les cheveux. Or, s’il est honteux pour une femme d’avoir les cheveux coupés ou d’être rasée, qu’elle se voile. L’homme ne doit pas se couvrir la tête, puisqu’il est l’image et la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l’homme». Corinthiens, 11, 4-7

Si l’homme prie la tête couverte, il fera honte à son Dieu. L’homme étant à l’image du Seigneur, il doit se montrer pour exposer cette belle et glorieuse image divine. Mai, si une femme prie la tête non voilée elle fera honte à son mari, à son père, à son frère ou à son tuteur, mais pas nécessairement à Dieu puisqu’elle n’est pas à l’image de celui-ci. Dieu est Grand et ne daigne pas débattre et traiter avec elle. Dieu a choisi l’homme pour interlocuteur. Pour lui, la femme n’a ni les compétences ni le rang de l’homme.

En public, la femme n’a qu’un droit, comprenez devoir, celui de se taire: «Que les femmes se taisent dans les assemblées. Il ne leur est pas permis de parler, mais qu’elles soient soumises comme dit la Loi. Si elles veulent apprendre quelque chose, qu’elles questionnent leurs maris à la maison, car il est honteux pour une femme de parler dans une assemblée». Corinthiens, 14, 34-35.

Ces propos sont d’une extraordinaire clarté de telle sorte qu’elles n’appellent aucun commentaire. On trouve d’autres précisions du même ordre en d’autres endroits: «Que la femme écoute l’instruction en silence, avec une entière soumission. Je ne permets pas à la femme d’enseigner ni de prendre de l’autorité sur l’homme; mais elle doit demeurer dans le silence. Car Adam a été formé le premier, Ève ensuite; et ce n’est pas Adam qui a été séduit, c’est la femme qui, séduite, s’est rendue coupable de transgression». Timothée 2,11-14,

Dans ces versets, vous convenez qu’au moins deux problèmes se posent.

• Le premier est que la femme est non seulement soumise, mais aussi elle n’a droit ni à la connaissance ni à l’autorité. Elle est assimilée à un objet de décoration très silencieux. Elle n’a pas droit d’enseigner non plus. Enseigner c’est éduquer et inversement. Pendant de longs siècles, jusqu’à un certain âge, les enfants font leur vie essentiellement auprès de leurs mères. Si celles-ci n’ont pas le droit de les éduquer, imaginez l’état dans lequel seront ces futurs adultes.

Si tel n’est pas le cas, ceci veut dire clairement que l’éducation donnée par les mères à leurs enfants compte pour beurre aux yeux de Dieu et de ses hommes. Seul l’apprentissage dispensé par les hommes à leurs progénitures est considéré comme un enseignement à valeur ajoutée.

• Le deuxième problème est plus subtil est plus grave. La femme sera toujours considérée fautive quoiqu’il arrive. Au lieu de punir le séducteur fautif, Dieu préfère, selon une justice divine incompréhensible pour le commun des mortels, de punir la victime, celle qui est séduite.

Mesdames, si vous succombez à un beau parleur, ça ne sera que de votre faute et entièrement de votre faute. En transposant ce verset aux viols commis par les hommes et en allant jusqu’au bout de l’idée exprimée par celui-ci: «Ce n’est pas l’homme qui a été violé, c’est la femme qui, violée, s’est rendue coupable de transgression».

Mesdames, sachez une fois pour toutes que l’homme est le chouchou de Dieu. Sur terre comme dans l’au-delà, il aura toujours ses faveurs, à se demander si Dieu n’a pas des tendances…

L’héritage

Le Christ est présenté comme le Messie annoncé dans les textes les plus tardifs de l’Ancien Testament et, dans l’Évangile selon saint Matthieu, il déclare : «Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi et les prophètes; je suis venu, non pour les abolir, mais pour les accomplir» (5, 17).

C’est pour cette raison, et en l’absence d’infirmation dans le Nouveau Testament que les premiers chrétiens – les chrétiens orientaux – ont appliqué pendant les premiers siècles du christianisme les règles édictées dans l’Ancien Testament qui excluent la femme de tout héritage sauf cas exceptionnels et rares. Après son expansion à l’ouest, pour devenir la religion de l’Empire romain, celle des rois et des nobles, l’Église a confirmé alors la primauté des lois romaines sur celles de l’Ancien Testament. Il en résulte, dans tous les cas, que la femme reste exclue du champ de la succession.

La polygamie

Selon le père Eugène Hillman, «il n’y a nulle part dans le Nouveau Testament de commandement explicite à l’effet que le mariage ne devrait être que monogame ou que la polygamie serait interdite.»

Martin Luther, le père du protestantisme a dit: «En ce qui me concerne, je reconnais que si un homme souhaite épouser deux femmes ou plus, je ne peux le lui interdire, car cela ne va pas à l’encontre de l’Écriture.»

Le 14 février 1650, le Parlement de Nuremberg a décrété que compte tenu du grand nombre d’hommes qui étaient morts dans la guerre de Trente Ans, chaque homme aurait désormais le droit d’épouser jusqu’à dix femmes.

En Afrique du Sud, qui est un pays chrétien à 80%, la polygamie est autorisée. Le président actuel Zuma, de religion chrétienne, s’est marié 6 fois. Il a actuellement 4 épouses.

La Bible est l’ensemble de l’Ancien et du Nouveau Testament. Comme il n’y a rien dans le Nouveau Testament qui traite de la polygamie, deux possibilités s’offrent aux intéressés chrétiens:

• ce n’est pas interdit, donc c’est permis et légal;

• consulter l’Ancien Testament qui en parle librement (Le roi Salomon avait 700 épouses). Et donc c’est aussi permis.

La polygamie au sens de plusieurs mariages en parallèle est aujourd’hui interdite par les lois civiles des pays occidentaux. Ces mêmes pays sont selon leurs constitutions, hormis la France, des pays chrétiens. Pour détourner cette interdiction, les hommes ont recours au multiconcubinage et aux maîtresses (version moderne de l’esclavage) en plus du mariage monogame. L’homme, moyennant un petit bijou, un petit resto ou un simple cinéma, il peut passer un agréable moment avec une charmante maîtresse avant de rentrer tranquillement chez lui ou il retrouve sa femme légitime souvent en dépression et en détresse insoutenables.

Les mouvements féministes de la deuxième moitié du siècle dernier ont poussé les femmes à s’accorder les mêmes droits que les hommes. Il en est sorti une liberté sexuelle débridée et égalitaire.

Les fameuses maîtresses, qui sont-elles? Des femmes célibataires, des divorcées, des veuves, mais aussi des femmes mariées qui, aujourd’hui, elles aussi en arguant un prétexte ou un autre pour aller rejoindre leurs amants à leurs domiciles, ou dans des hôtels de catégories disparates.

L’adultère n’est plus un délit, de fait, les lois civiles occidentales modernes ont officialisé la vraie polygamie c’est-à-dire celle d’un homme avec plusieurs femmes et d’une femme avec plusieurs hommes. Et ce faisant, elles dépassent de loin le dogme chrétien en la matière et qui n’accorde ce droit qu’aux hommes ce qui le rend de facto injuste.

* Tunisien résident en Suisse.

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