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La veuve de Lotfi Nagdh accuse Saïd Chebli d’être le tueur de son mari

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Dans une intervention télévisée, jeudi soir, Houda, la veuve de Lotfi Nagdh, a de nouveau accusé les islamistes d’être derrière le meurtre de son mari.

Bien que la justice ait prononcé, lundi, un non-lieu contre les accusés du meurtre de Lotfi Nagdh, l’ancien coordinateur de Nidaa Tounes, à Tataouine, Houda, sa veuve, conteste ce verdict et refuse de baisser les bras. Elle est intervenue, hier soir, par téléphone, sur la chaîne privée Attessia TV, pour répondre au député d’Ennahdha Sahbi Atig et à l’un des accusés relaxés lundi, Saïd Chebli, en duplex de Tataouine.

Houda s’est d’abord adressée à Sahbi Atig lui rappelant qu’il avait lui-même appelé à la haine et au meurtre, au cours d’un meeting public, au centre-ville de Tunis, ajoutant que le parti islamiste Ennahdha a toujours soutenu les Ligues de la protection de la révolution (LPR), ces milices violentes qui ont tué Lotfi Nagdh.

 
«Tu as dit « Je salue la brave dame » en parlant de moi. Je tiens à te dire que je ne te salue pas, car tu n’es pas un brave et tu n’as rapporté qu’une partie de mes propos. J’ai, en effet, dit que la photo de l’homme à terre qui circule n’est pas celle de Lotfi, mais j’ai aussi dit que nous détenons des vidéos de mon époux se faisant lyncher par des islamistes qui criaient « Tuez-le, il respire encore »», a-t-elle lancé à Sahbi Atig, en précisant qu’au-delà des photos, il y a un rapport médico-légal qui parle de meurtre et non d’arrêt cardiaque.

Houda s’est ensuite adressée à Saïd Chebli, qu’elle a accusé d’être le meurtrier de son époux, lui disant que ses mains sont entachées de sang de Lotfi Nagdh. Elle lui a rappelé qu’avant de tuer son époux, il l’avait insulté et accusé d’être un agent de l’ancien régime, ajoutant que c’est lui, accompagné des LPR, qui a assailli le bureau de son époux, le 18 octobre 2012.

Houda Nagdh a promis de se rendre à Tataouine, dont elle a dû s’éloigner pour éviter les pressions exercées sur elle pour la faire taire, et de crier la vérité : «Si les habitants de Tataouine ont peur de toi, sache que moi je n’ai peur de personne. Je crierai la vérité et je rappellerai à tous que vous avez toujours appelé à la violence et à la haine», a-t-elle lancé à Saïd Chebli, ajoutant : «N’est-ce pas vous qui appeliez à l’application de la charia et à la barbarie qui va avec? Si la justice ne fait pas valoir mes droits, je te poursuivrais encore et même devant dieu, je te demanderais des comptes à toi et à tes complices».

Y. N.

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