Le bureau exécutif de l’Union général tunisienne du travail (UGTT) a appelé à l’annulation du spectacle de Michel Boujenah au Festival de Carthage.
Dans un communiqué publié mardi 4 juillet 2017, l’UGTT a expliqué que l’humoriste juif français d’origine tunisienne est connu pour son soutien à l’Etat d’Israël, au sionisme et à l’ancien premier ministre israélien, Ariel Sharon, appelant, par la même occasion, le ministère des Affaires culturelles à faire annuler le spectacle de Michel Boujenah prévu le 19 juillet au Musée national de Carthage, dans le cadre de la 53e édition du Festival international de Carthage.
La centrale syndicale a, par ailleurs, dénoncé, dans son communiqué, les explications vides de sens présentées par le directeur du festival, Mokhtar Rassaa, qui, selon elle, fait fi des positions et des sentiments des Tunisiens.
Notons que, depuis quelques jours, une campagne «Boycott Sionisme» a été lancée pour demander au ministère des Affaires culturelles de faire annuler le spectacle de Boujenah.
Parmi les rares voix discordantes, on a entendu celle de Yamina Thabet, présidente de l’Association tunisienne de soutien des minorités (ATSM), qui a dénoncé cette campagne de boycottage de Boujenah qui s’apparente à une campagne anti-juif, estimant qu’elle porte atteinte à la communauté juive tunisienne.
Après s’être immiscée dans la nomination et le limogeage des membres du gouvernement, l’UGTT, quant à elle, semble déterminée à aller encore de l’avant dans sa volonté d’étendre ses tentacules dans tous les secteurs de la vie publique.
Les directeurs des festivals vont-ils devoir désormais présenter préalablement leur programme à la centrale syndicale pour accord ? Au rythme où vont les choses, cette perspective n’est pas aussi saugrenue qu’on est tenté de le penser…
Il n’en demeure pas moins que l’UGTT n’est pas la Tunisie, et beaucoup de Tunisiens sont impatients d’assister au spectacle de Boujenah, qui n’est pas seulement un fervent défenseur de son pays natal, la Tunisie, mais également un excellent humoriste.
E. B. A.
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