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Tabarka Jazz Festival : La musique souffle sur la ville du corail

Le Festival de Tabarka tente de renouer avec sa prestigieuse histoire en misant sur les nouvelles sonorités jazz, blues, pop et latino.

Par Hamma Hanachi

Depuis des années, la machine du Festival de Tabarka est en panne et, à chaque début de l’été, les bonnes volontés se réunissent pour essayer de mettre la locomotive sur rail.

L’année dernière, sans promesses mirobolantes, le comité d’organisation, et à sa tête Nabil Ben Abdallah, estimait que 2016 était une session charnière pour redonner au festival le lustre qu’il mérite, tant bien que mal. Il a essayé de relever les défis, apparemment difficiles, en promettant une année de vrai départ pour 2017.

Jeudi 6 juillet 2017, les médias ont répondu en grand nombre à la conférence de presse, fans du jazz et curieux sont venus aux nouvelles pour découvrir le programme et poser au passage les questions habituelles : montant de la subvention, la présence des sponsors etc.

Nabil ben Abdallah, flanqué de Dhafer Ltaief, secrétaire général, de Belgacem Ouechtati, porte-parole, et de Mourad Mathari, producteur, a présenté le programme de cette édition qui se tient du 22 au 29 juillet dans la fameuse Basilique, celle qui a vu passer des géants de la musique.

Notons que le ministère du Tourisme, principal soutien de la manifestation, a octroyé des fonds pour permettre des travaux d’entretien de la Basilique mais aussi de l’entrée principale de la ville. «Le budget est de près de 400.000 dinars octroyé uniquement par le ministère du Tourisme», a déclare M. Ouechtati.

Et les sponsors? «Nous avons des promesses», a répondu Mourad Mathari. Traduire : on les attend toujours.

Les prix des billets? «Nous avons mis en ligne la vente des billets pour la première soirée. Il y a eu une telle demande que nous étions obligés d’arrêter», a précisé M. Mathari, sans donner plus de précision.

Pour le programme et l’animation de la ville de Tabarka, il faut avouer que les années de gloire des années 1970, lorsque le slogan «Ne bronzez-pas idiots» lancé par Lotfi Belhassine, voyagiste et créatif, attirait le public, font désormais partie du rêve et de la nostalgie d’une époque révolue. Il en va de même pour la décennie 1990 quand les budgets atteignaient 1,4 million de dinars. Autres temps, autres réalités sociales.

Le programme

Six soirées sont programmées pour cette session au cours desquelles se produiront 10 artistes ou groupes venus de plusieurs pays: Etats-Unis, Cuba, Haïti, Maroc, Algérie et évidemment Tunisie.

22 juillet : Deux spectacles successifs la même soirée. En ouverture, le public accueillera Jowee Omicil pour un «good trip musical». Cet artiste d’origine haïtienne né à Montréal joue un jazz aux sons des Caraïbes mais aussi d’Orient grâce à ses différentes influences et expériences. Jazz, soul, hip hop, gospel et musique folklorique.

En seconde partie de soirée, c’est la grande Beth Hart qui montera sur scène. Originaire de Los Angeles, son passage à Tabarka s’annonce envoûtant avec sa célèbre voix de miel brûlé. Ses influences musicales sont le rock, le blues, le gospel, le jazz et la musique classique.

23 juillet : La soirée est placée sous le signe du Maghreb avec deux spectacles programmés. Le premier est celui de la diva marocaine Oum. Des paroles poétiques de ses chansons empreintes de soul-jazz oriental.

En deuxième partie de soirée, l’ambiance montera d’un cran avec le groupe d’origine algérienne installé en France ONB (Orchestre national de Barbès). Une joyeuse bande, mélange de musiciens nord-africains, portugais et français, qui jouent de la musique d’Afrique du nord à laquelle ils ont rajouté un ensemble de sonorités pop.

24 juillet : A la veille de la Fête nationale, ce sont des spectacles à forte connotation tunisienne qui sont programmés. Un premier concert de Bénarès. Avec un répertoire composé de créations originales autour du folk, soul, blues, l’univers musical de Bénarès reflète un état d’esprit multiculturel à l’image des membres du groupe, Sané Bakari, le guitariste Brice Bertet et le bassiste Pierre Delaup.

En seconde partie, c’est Sabry Mosbah qui reprendra le flambeau musical. Le public de Tabarka se délectera de sa musique basée sur une approche rythmique minimaliste s’inspirant entièrement de l’héritage musical tunisien avec sa diversité et ses richesses revisitées.

25 juillet : La grande et riche histoire de la musique cubaine d’hier à aujourd’hui à l’honneur à Tabarka avec Roberto Fonseca. Le musicien d’origine cubaine jouera les morceaux de son dernier album (Abuc) foisonnant de rythmes canailles et de cuivres gaillards.

28 juillet : Le public aura droit à deux spectacles de très haute facture. D’abord avec Stanley Jordan, ce guitariste, pianiste et chanteur de jazz/jazz fusion américain, connu en particulier pour sa technique de tapping qui consiste à utiliser ses deux mains polyphoniques à la guitare.

En seconde partie de soirée, place à la grande Dee Dee Bridgwater, connue du public tunisien, puisqu’elle n’en sera pas à sa première prestation en Tunisie. Son répertoire nous fera passer par les classiques d’Ella Fitzgerald et Billie Holiday, puis par ceux de la chanson française et explorer ses racines africaines.

29 juillet : Le guitariste, organiste et chanteur de blues américain Lucky Peterson enflammera la Basilique de Tabarka. Le Newyorkais, renommé pour ses performances à la guitare, aux claviers (l’orgue en particulier) et au micro explosera comme il sait le faire les frontières musicales et explorera le funk sous toutes ses formes pour une prestation qui s’annonce mémorable qui clôturera le festival de la meilleure manière.

 

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