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SNCFT : Encore un sabotage pour une privatisation !

Les sabotages se multiplient à la SNCFT. Est-ce pour aggraver ses difficultés en vue d’accélérer sa privatisation souhaitée par le grand capital ?

Par Farhat Othman

Pour faire couler cette société publique, tous les prétextes sont bons. La dernière invoquée est l’arrestation d’un cheminot ayant été la cause d’un récent accident.

Dans l’œil du cyclone capitaliste ?

Ce qui aggrave la situation est le fait que les convoitises capitalistes sur la société, de plus en plus voraces, s’allient aux intentions malignes de certaines parties dont le but est d’envenimer la situation de crise de l’État à travers son économie.

Politiquement, c’est disposer d’un bel atout que d’avoir l’opportunité d’apparaître le sauveur du pays quand rien n’y marche plus, notamment ses services publics. Aussi, ce n’est plus le seul capital qui est en cause, mais ses complices dans la politique politicienne sans lesquels il serait sans nulle force dans un pays pauvre.

Pour cela, plus que jamais, nous estimons que le salut de la Tunisie ne peut être assuré qu’en articulant l’État tunisien à un système de droit qui marche et dont les standards juridiques pourraient alors s’appliquer par la force de la loi en une Tunisie où personne ne respecte la loi qui est, de plus, illégitime étant injuste. Et pour cela nous le répétons ici : il n’y a de solution à la crise de la Tunisie que dans l’adhésion au plus vite à l’Union européenne (UE).

La situation à la Société nationale des chemins de fer tunisiens (SNCFT) a atteint aujourd’hui un point de non-retour dans les menées entendant faire chuter au plus vite ce service public dans l’escarcelle du secteur privé. Car il ne fait plus de doutes que cela relève d’une stratégie non seulement bien arrêtée, mais aussi rendement menée par les différents protagonistes venant d’horizons divers, aussi bien national qu’international, politique qu’économique, social qu’idéologique.

Tous ont un point commun, même si leurs intérêts peuvent diverger pour les détails : le service du grand capital financier international. Pour la Tunisie, cela se traduit par la privatisation des entreprises du service public, hier encore la fierté du pays.

Tout porte à croire que l’on cherche à commencer par le chemin de fer où les retards ne suffisent plus; il importe de détourner les clients du train. Pour cela, tous les moyens sont bons du moment qu’ils ont un label syndical puisque le syndicalisme dans notre pays n’est plus ce qu’il était

Le jouet d’une mascarade syndicale

Voici une bonne illustration de ce qui précède : ce qui est arrivé ce lundi pour le train devant quitter Sfax pour rallier Tunis à 13h20. S’il est finalement parti à 16h20, c’est bien après une comédie quasi burlesque si elle n’était pas dramatique pour la société et ses fidèles clients.

On a commencé par annoncer un retard, différant le départ à 14H dans l’attente de l’arrivée du train, parti de Tunis à 8H25 et qui devait faire l’aller-retour. Celui-ci étant arrivé à 13h30 avec le retard devenu habituel de plus d’une heure, on fait savoir aux voyageurs qu’il ne partira pas dans l’immédiat et qu’on ne sait pas s’il doit partir ou non et surtout pas quand. Libre donc aux voyageurs de se faire rembourser! Et voilà le tour joué : ainsi fait-on perdre à la société de précieux clients.

Pour une telle visée, peu importait au syndicat le prétexte invoqué pour justifier cette entreprise de véritable sabotage. Car lorsque le train a fini par partir, il ne restait qu’une poignée de voyageurs fidèles au service public au grand dam de certains agents de la société qu’on voyait surveiller le nombre de qui restait comme s’ils espéraient ne plus en voir aucun dans la gare, annuler purement et simplement le voyage et mieux perdre la société. Déjà, la perte pour la journée était énorme, non seulement du fait des billets remboursés, mais aussi en termes de carburant gaspillé, puisque la voiture motrice est restée en marche tout le temps de l’arrêt forcé, soit plus de deux heures et demie. Peu importait la perte ainsi occasionnée pour la société; n’était-ce pas le but recherché?

Jusqu’à quand donc doit-on encore tolérer une telle situation à la SNCFT, le sabotage éhonté d’un service public qu’on veut privatiser? Comment l’UGTT de Fathat Hached permet-elle ce vrai crime au vu des intérêts légitimes de la patrie attachée à ses services publics, dont ce fleuron qu’est le chemin de fer public? N’a-elle pas souvent réitéré son attachement aux services publics du pays?

S’agit-il de simples paroles sans nul fondement ? Ou la centrale syndicale serait-elle en train d’être dépassée par ses troupes dont certaines versent, de plus en plus, dans ce relèverait de tout, sauf d’un syndicalisme responsable. Or, son esprit a toujours été dans le pays de construire et non de détruire. Du moins ainsi que nous l’a légué Hached dont on viole ainsi et la mémoire et l’héritage.

* Ancien diplomate, écrivain. 

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