Le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT) et son homologue afghan estiment que les obligations d’Etat Bitcoin peuvent aider à accéder aux investissements nécessaires. Les 2 institutions se lancent dans une course, pour devenir le premier pays à émettre une obligation souveraine Bitcoin.
Par Amina Mkada
Selon un article publié par « Asia Times », les 2 hommes ont pris la parole, lors de la réunion annuelle des conseils des gouverneurs de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI), tenue à Washington du 8 au 14 avril 2019, pour soutenir la position pionnière de leurs pays respectifs dans l’utilisation du Bitcoin.
Rappelons, au passage, que Bitcoin, un terme anglais, signifie une cryptomonnaie, ou monnaie cryptographique, une idée présentée pour la première fois, en novembre 2008, par une personne, ou groupe de personnes, sous le pseudonyme de Satoshi Nakamoto. Or, le G20 considère que le Bitcoin est un «crypto-actif», qui ne remplit pas le rôle d’une monnaie. Ce terme fait référence, à des «actifs virtuels stockés sur un support électronique, permettant à une communauté d’utilisateurs les acceptant en paiement de réaliser des transactions sans avoir à recourir à la monnaie légale».
Khalil Sediq, gouverneur de la Banque centrale afghane, a déclaré que le pays envisageait sérieusement d’émettre un crypto-lien souverain, qui utilise la technologie du Blockchain, comme un instrument permettant de collecter quelque 5,8 milliards de dollars, dont a besoin le pays. La Blockchain étant une technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente, sécurisée, et fonctionnant sans organe central de contrôle. Une blockchain publique peut donc être assimilée à un grand livre comptable public, anonyme et infalsifiable.
M. Sediq a ajouté que Bitcoin pourrait être associé à une forme future de métaux comme le lithium, et a indiqué que les réserves minérales afghanes sont très importantes. L’Afghanistan est sur le point de devenir l’un des plus grands mineurs de lithium au monde, un métal rare en raison de la demande de véhicules électriques déclenchée par Teson Inc d’Elon Musk et d’autres. L’on comprend mieux les occupations étrangères successives de ce pays… Pour combattre les Taliban, dit-on.
Quant à Marouane El Abassi, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), il a déclaré que le pays avait créé un groupe de travail, qui étudiait sérieusement la possibilité d’émettre une obligation souveraine en Bitcoin.
M. El Abassi, un ancien de la Banque mondiale, a aussi déclaré que la Tunisie est l’un des premiers pays au monde à avoir émis une monnaie électronique (E-dinar), et qu’il héberge déjà des paiements numériques, via un système de la Poste tunisienne, développé par la société DigitUS Tech, basée au Bardo, à Tunis.
Quant à Walid Driss, fondateur et directeur de DigitUS Tech, il a déclaré qu’il avait discuté avec M. El Abassi de projets relatifs au futur dinar numérique, et de la façon dont une monnaie numérique pourrait lutter contre le blanchiment d’argent, l’économie souterraine et, en même temps, rendre autonomes les femmes et les segments les plus faibles de la population tunisienne.
M. Driss a aussi ajouté que les technologies Bitcoin et Blockchain Hyperledger (Hyperledger est une blockchain privée, ou de consortium, open source, soutenue par la Fondation Linux, qui est la plus complète du marché, mais qui est aussi une des plus complexes à déployer), offrent aux banques centrales un outil efficace pour lutter contre le blanchiment d’argent, gérer les envois de fonds, lutter contre le terrorisme transfrontalier, et limiter les économies grises.
Quant à Christine Lagarde, directrice générale du FMI, elle a déclaré à la réunion, que les systèmes financiers mondiaux et des paiements évoluaient rapidement, estimant que l’émission d’obligations utilisant la technologie Blockchain était possible, mais qu’elle devrait d’abord être effectuée à l’aide d’un «bac à sable fermé et supervisé».
Source: Asia Times.
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