Alors que la passation de pouvoir, en ce qui concerne la présidence de la République, a eu lieu hier, 23 octobre 2019 – entre l’ancien président par intérim, Mohamed Ennaceur et le nouveau président élu, Kaïs Saïed -, il convient de rappeler la valeur de la rémunération et des indemnités du poste… Et d’espérer que ça se réduise.
Par Cherif Ben Younès
Selon le décret gouvernemental n° 2015-658, du 3 juillet 2015, «les montants des indemnités allouées au Président de la République sont ramenés à 10.000 dinars en ce qui concerne l’indemnité mensuelle forfaitaire et 7.000 dinars en ce qui concerne l’indemnité mensuelle de représentation.»
En somme, la rémunération mensuelle nette du président de la République est donc de l’ordre de 17.000 dinars tunisiens (DT). Sans compter, évidemment, les divers et importants avantages en nature : logement, frais de bouche, frais de voyages diplomatiques, sécurité, soins médicaux pour lui et pour sa famille, etc.
Evolution du montant du salaire du président de la république
Le salaire du président depuis qu’il a été établi par Zine El Abidine Ben Ali, en 2004, s’élevait à 30.000 DT net. C’est le salaire perçu aussi par ses deux successeurs : Foued Mebazaa et Mohamed Moncef Marzouki. Il a donc fallu attendre Béji Caïd Essebsi, pour que ce salaire soit réduit de près de moitié. C’était quelques mois après sa prise de fonction.
La question qui se pose maintenant, notamment au vu de la situation économique difficile que vit le pays et de l’humilité (apparente du moins) de Kaïs Saïed, est de savoir s’il va réduire encore davantage son revenu présidentiel, ainsi que le train de la présidence de la république, en réduisant au maximum l’armée des conseillers et des attachés.
Donc d’une journée de salaire par mois pour soulager les finances publiques
Il pourrait d’autant plus le faire que lors de la cérémonie de son investiture, tenue hier, à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), il en a appelé au sens du sacrifice et de la responsabilité des Tunisiens, en leur suggérant de faire don, chaque mois, d’une journée de leur salaire, à l’Etat afin de renflouer ses caisses et de l’aider à rembourser ses dettes pour renforcer sa souveraineté et réduire sa dépendance de l’étranger.
Rappelons, d’autre part, que le salaire du chef du gouvernement est de 4.670 DT, celui d’un ministre est de 4.519 DT et celui d’un député est de 3.300 DT. Ce ne sont pas là des salaires élevés, en comparaison avec ceux de leurs homologues étrangers, et peuvent même paraître trop maigres, mais la situation des finances publiques est dans un telle que les petites économies, conjuguées à un surcroît d’effort et une hausse de la productivité pourraient aider à relancer l’économie tunisienne qui peine à se relancer depuis 2011.
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