L’expert économique Ezzeddine Saïdane a brossé, aujourd’hui, un tableau très inquiétant de l’économie tunisienne et averti contre une croissance nulle en 2015.
Dans un entretien avec Mosaïque FM, jeudi 21 mai 2015, M. Saïdane a déploré la poursuite des grèves et des sit-in qui paralysent la machine économique dans le pays, et notamment dans le bassin minier de Gafsa, où les usines de la Compagnie de phosphate de Gafsa (CPG) sont complètement à l’arrêt.
Investissement en panne, endettement en hausse, productivité en berne, dégradation continue du dinar, inflation galopante… Tous les indicateurs sont au rouge, alors que les mouvements sociaux créent des tensions et les hausses des salaires grèvent dangereusement les finances publiques, a déploré l’économiste, qui a sonné une nouvelle fois l’alarme: «Je crains que le taux de croissance de 2015 sera proche de zéro ou entre 0 et 1%, dans le meilleur des cas, contre une prévision officielle de 3%», a-t-il dit. Et d’ajouter: «La Bird a récemment revu à la baisse le taux de croissance tunisien en 2015, en avançant une prévision de 2,8%. Ce taux, établi avant la crise du bassin minier de Gafsa, n’a pas tenu compte, non plus, de la baisse des réservations touristiques pour la haute saison estivale et la chute prévue des apports financiers des Tunisiens résidents à l’étranger. Quant on sait que les recettes du phosphate, du tourisme et des apports des Tunisiens à l’étranger représentent ensemble près de 20% du PIB, la baisse du taux de croissance devient inéluctable».
La situation peut-elle encore être rattrapée ? Réponse de l’économiste: «Oui, si on arrête les grèves et sit-in, les hausses injustifiées des salaires et met en route rapidement les réformes économiques censées rétablir la confiance et relancer l’investissement»
I. B.
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