Les Bizertins ont gagné la bataille de Bizerte, rien ne devrait les empêcher de récupérer les «Grottes de Bizerte» dans leur état initial et historique.
La société civile bizertine s’oppose aux propositions formulées par les autorités nationales: «Non au démantèlement par étapes, oui au démantèlement total de l’enrochement», crient-ils en choeur.
Plus que jamais déterminée à défendre la beauté de la plage des «Grottes», les Bizertins comptent bien déployer tous les moyens en leur possession pour obtenir la restitution du site en son état naturel.
Les raisons de la colère
Choc et colère se sont entremêlés dans l’esprit de tous les natifs et les habitants de la ville à la découverte de la catastrophe qui s’est abattue sur la plage des «Grottes». L’endroit, source de plaisir et de fierté pour tous ceux qui l’on fréquenté et chéri dès le plus jeune âge, est aujourd’hui l’objet d’une transformation physique hideuse sans précédent.
D’immenses blocs de pierres argileuses ont été déversés par tonnes sur le sable. Bloquant l’accès à la plage, cet amoncellement prive les citoyens de leur plage préférée. Plus grave encore, l’élargissement de la voie et la construction d’un dalot – canal de petite taille qui sert à écouler l’eau – laissent à penser que l’enrochement n’est que la partie émergée de l’iceberg. La réaction de la société civile ne s’est pas fait attendre.
La politique du «Wait and See»
Lundi 18 mai 2015, une réunion s’est tenue au siège du ministère de l’Equipement, de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire. Etaient présents à la réunion des responsables de la direction générale des services aériens et maritimes relevant du dit ministère, dont le patron du bureau d’études du projet, le directeur général de l’Agence de protection et d’aménagement du littoral (Apal), plusieurs députés élus de la région ainsi que des membres des différentes composantes de la société civile.
Au bout de plusieurs heures de discussions ardues, les initiateurs du projet ont concédé l’exécution immédiate des points suivants : 1- la fermeture et le blocage de la piste ouverte par le chantier, éventuel point de passage facilitant la multiplication des constructions anarchiques et sans autorisations sur le site qui s’étend des Grottes au Cap Blanc; 2- le reboisement des espaces situés aux alentours du dalot construit pour le projet ; et 3- la suppression de 80 mètres d’enrochement situés entre deux des trois escaliers, sur le côté droit de la zone.
Refus et appel à une nouvelle mobilisation
Pour les Bizertins, les points précisés sont loin de répondre à la demande posée. Il n’est pas question d’accepter que le démantèlement des enrochements ne se fasse que sur une longueur de 80 mètres, laissant les 130 autres mètres en stand by en attendant de voir.
Suite à la réunion tenue le samedi 23 mai à Dar Sidi Jalloul, en présence de la société civile et de certains députés, les participants ont réitéré leur demande de démantèlement pur et simple de la totalité du projet. Il a été décidé d’organiser une nouvelle rencontre le samedi 30 mai à partir de 14h aux Grottes pour contester la réalisation des travaux effectuées.
Bizerte, la plus méditerranéenne de toutes
Une vieille chanson disait «Si tu veux faire mon bonheur, Bizerte donne-moi ton cœur». Petit coin de toute beauté, située au point le plus au nord du continent africain, Bizerte n’a pas fini d’être l’objet de toutes les convoitises. Est-ce parce que c’est une ville qu’on ne traverse pas mais qu’on s’y arrête et même s’y installe parfois, que chaque passant tente d’y laisser sa trace? Beaucoup ont réussi, parfois par la beauté de leur proposition, parfois par la force. Aujourd’hui, les Bizertins sont bien décidés à récupérer leur berceau et le protéger de toutes les agressions physiques et matérielles. Main dans la main, ils sont déterminés à lui faire retrouver ses titres de noblesse.
I. B. (avec communiqué).
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