Un blessé de la révolution a tenté de se suicider, dans la nuit du lundi 8 juin 2015, en ingurgitant une quantité de médicaments.
Muslim Kasd Allah (27 ans), originaire de Ouerdanine, gouvernorat de Monastir, a été transporté à l’hôpital Fattouma Bourguiba de Monastir où il a été admis aux soins intensifs.
Il avait été blessé par balle, le 15 janvier 2011 à Ouerdanine. Amputé de la jambe droite, il avait sombré depuis dans une dépression, d’autant que l’infection s’était propagée au niveau de tout le membre inférieur. Admis à l’hôpital psychiatrique de Razi à Tunis en 2012, il avait tenté de mettre fin à ses jours, avant de quitter inexplicablement l’établissement.
Muslim Kasd Allah dénonçait, depuis quelques mois, un manque de soin et une douleur qui s’accentue à la jambe gauche, censée être saine. Il demandait une aide pour obtenir une prothèse qui lui permettrait de «se remettre sur pied», obtenir un emploi et reprendre une vie «normale».
«Les autorités nous ont abandonnés. Beaucoup de personnes ont cueilli les fruits de la révolution à laquelle nous avions contribué. Quant à moi, je suis handicapé, malade et souffrant, mais surtout seul au monde», répétait-il.
Sur son compte Facebook, Muslim Kasd Allah partage, depuis des semaines, des postes pessimistes et morbides, ainsi que des photos évoquant la mort et le suicide, ou encore les prothèses, dont il rêve pour se reconstruire.
Y. N. M.
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