Hatem Ben Salem craint «un pourrissement de la situation en Libye», qui impacterait la Tunisie «qui connaît déjà des tendances sécessionnistes au Sud».
L’ancien secrétaire d’État tunisien aux Affaires étrangères, puis ministre de l’Éducation nationale, qui parlait, mercredi 10 juin 2015, lors des 6e Rencontres de Cybèle réunissant 8 experts, 4 de la rive Sud et 4 Français, autour de la thématique «Le Sahel ou une nouvelle diagonale de coopération entre la France, l’Algérie et la Tunisie», à la Villa Méditerranée, à Marseille, a déclaré qu’il ne croit pas à «une solution politique négociée en Libye», car, a-t-il dit, «cela n’est pas possible à cause de la rivalité des diplomaties algérienne et marocaine.»
La solution? «Une résolution de l’Onu pour déterminer une feuille de route sur le règlement de la question libyenne. Comme il a été possible d’en avoir une pour détruire l’État libyen de Kadhafi… Cela pourrait commencer par un désarmement des milices pour voir qui est réfractaire et donc qui veut détruire au lieu de bâtir», répond l’ancien ambassadeur de la Tunisie auprès des Nations Unies à Genève, qui constate, par ailleurs, «une désétatisation au Sahel».
«Les États n’arrivent plus à exercer la moindre autorité sur leur territoire. Au Sahel comme au Maghreb, le risque de balkanisation de cette région demeure important. Des petits groupes de terroristes ne dépassant pas la centaine de personnes se fédèrent et mettent en place une stratégie autour du 6e califat. L’Etat islamique (Daêch) se trouve aux portes de l’Europe et personne ne réagit!», déplore Hatem Ben Salem, qui craint «un pourrissement de la situation en Libye impactant la Tunisie qui connaît déjà des tendances sécessionnistes au Sud, et ce n’est pas une anecdote.»
L’ancien ministre tunisien préconise une meilleure collaboration dans le domaine du renseignement : «France, Algérie, Tunisie, doivent passer du simple échange d’informations à une harmonisation de leurs services de renseignements pour prévenir la menace terroriste et coordonner leurs efforts pour lutter contre. Une alliance entre ces trois pays permettrait de prévenir l’attaque au lieu d’y répondre. Avant qu’il ne soit trop tard» (cité par ‘‘Econostrum.info’’).
I. B.
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