Le dirigeant du Front populaire accuse le président de la république et le chef du gouvernement de vouloir contourner la justice transitionnelle.
Vendredi 12 juin 2015, lors de l’audition de Riyadh Boujah, président de la Commission de confiscation, par la Commission de la réforme administrative, de la bonne gouvernance, de la lutte contre la corruption et du contrôle de la gestion de l’argent public, Mongi Rahoui a imputé à Béji Caïd Essebsi et Habib Essid la double décision du Tribunal administratif d’annuler le décret sur la confiscation des biens de 114 personnes faisant partie des clans Ben Ali et Trabelsi, et de lever la confiscation des parts de Marouane Mabrouk dans 3 sociétés.
Ce qui équivaut à une accusation aux deux chefs de l’exécutif de s’immiscer dans les affaires de la justice, comme au bon vieux temps de Ben Ali ! Accusation qui peut paraître pour le moins excessive et injuste à l’égard des magistrats, dont le souci d’indépendance n’a jamais été aussi fort qu’il l’est aujourd’hui.
Le député, qui est l’un des principaux dirigeants du Front populaire, a même cru pouvoir affirmer avoir détecté chez le président de la république et le chef du gouvernement «une volonté» de clore le dossier de la confiscation «au nom de la réconciliation».
Or, pour lui «le président de la république peut avoir sa propre vision (de la justice transitionnelle, Ndlr), mais il n’a pas le droit de l’imposer au peuple tunisien».
M. Rahoui a brandi, à l’occasion, la menace d’un retour à «la légitimité révolutionnaire», autrement dit d’un recours à la rue, si les autorités persistent sur cette voie.
Nabil Ben Ameur
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