La mise à l’écart de Hafedh El Ouni de la sécurité présidentielle et son affectation à la garde nationale a surpris nombre de ses collègues.
Cette mise à l’écart a été ressentie comme un limogeage ou une mise au frigo d’autant plus surprenants qu’ils sont injustifiés. Car l’homme est très respecté de ses collègues. Grand professionnel, discret et efficace, il a contribué à la formation, depuis le milieu des années 1990, des milliers d’officiers qui dirigent aujourd’hui les forces de sécurité.
Des cadres sécuritaires ont fait part à Kapitalis de leur étonnement voire de leur incompréhension face à une décision qu’ils ont du mal à admettre. Car, contrairement aux rumeurs, Hafedh El Ouni n’a jamais fait partie d’aucun clan, qu’il soit politique ou autre. Même sous Ben Ali, il s’est toujours imposé par sa rigueur professionnelle et sa grande discrétion. Et c’est en soldat de la république et serviteur de l’Etat que, le 14 janvier 2011, il a contribué à l’arrestation des membres du clan Ben Ali, à l’aéroport de Tunis-Carthage, lorsque ces derniers tentaient de fuir en prenant des vols pour l’étranger.
Selon certaines sources, cet acte de patriotisme et de courage n’a pas été du goût de ses collègues qui étaient au service du clan Ben Ali, et dont certains sont revenus récemment aux affaires. Ce sont ces derniers qui auraient, selon ces sources, manipulé les actuels responsables à la présidence de la république pour le faire éjecter du Palais de Carthage.
«Si les responsables politiques ont le moindre reproche à faire à Hafedh El Ouni et s’il a commis de graves écarts disciplinaires pouvant justifier son limogeage, qu’il soit traduit devant un commission de discipline ou même devant la justice. Au moins, ainsi, il aurait la possibilité de répondre aux fausses accusations de ses adversaires», souligne-t-on.
I. B.
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