Mohsen Marzouk lance un avertissement à l’Occident en expliquant que la Tunisie est le dernier rempart entre l’Etat islamique (Daêch) et l’Europe.
Dans un entretien accordé au quotidien britannique ‘‘The Independent’’, le nouveau secrétaire général de Nidaa Tounes, explique que la Tunisie a besoin du soutien financier et militaire occidental pour lutter contre les jihadistes qui ont donné la mort à une trentaine de Britanniques, la semaine dernière à Sousse. «Autrement, ajoute-t-il, l’Europe aura à les confronter elle-même directement.»
Les «mots gentils» à l’égard de la Tunisie et les louanges de sa success story démocratique ne peuvent plus suffire, insiste-t-il, qui fait part de l’impatience et de l’exaspération tunisiennes: «Soyons honnêtes, personne (en Occident, Ndlr) n’est en train d’aider la Tunisie comme il faut. Nous souhaitons obtenir bien plus que de bons mots et de beaux discours.»
Encore plus direct, M. Marzouk appelle la timidité et l’hésitation occidentales par leur nom: «Il faut que l’on (l’Occident, Ndlr) se rende compte qu’il s’agit bel et bien d’une guerre et que l’on comprenne, également, que le soutien dans une guerre est une obligation de devoir qui n’attend pas. La Tunisie est le dernier rempart entre les terroristes et l’Europe. Si la Tunisie se trouve dans l’incapacité de les (Daêch et autres groupes jihadistes, Ndlr) combattre, il reviendra donc à l’Europe de les confronter par elle-même», avertit-il.
M. Marzouk a ajouté, dans le même entretien, que les forces de sécurité tunisiennes ont besoin, pour mener à bien cette guerre anti-terroriste, de milliers de véhicules militaires et qu’elles n’ont en leur possession que quelques hélicoptères.
Appuyant les propos du secrétaire général de Nidaa Tounes, ‘The Independent’’ rappelle, par exemple, qu’en 2014, la Tunisie a passé commande auprès des Etats-Unis pour 8 hélicoptères Black Hawk, mais que ce matériel indispensable ne sera pas livré avant 2017…
Chanter la démocratie et les droits de l’Homme est facile, mais donner raison à ces principes élevés d’exister réellement est une autre chose, plus difficile celle-ci, qui demande à tous ceux qui y croient vraiment de payer le prix qu’il faut.
Marwen Chahla
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