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Tunisie : L’oligarchie des incapables

Oligarchie

Les Tunisiens veulent un gouvernement fort et responsable, menant des actions claires et fermes. Ils ont affaire à des arrivistes et des incapables.

Par Dr Fethi El Mekki*

Au Bardo et à Sousse, à quelque trois mois d’intervalle, on a eu droit à un déclic, un bruit mat et c’est la tête du tourisme qui est tombé dans le panier…

Il est bien clair que certaines personnes sont entrées dans la petite histoire… Leur biographie est déjà faite… Il s’agit d’en tirer, à l’occasion, des morts de ces attentats, quelques enseignements pour les vivants… Et encore je n’en suis pas si sûr…

La victime est notre patrie, notre si chère Tunisie qu’on dit bien servie… Depuis l’arrivée de Ghannouchi, Marzouki et compagnie…

La statue de l’historien et philosophe Ibn Khaldoun a du tressaillir d’horreur et les Tunisiens glacés de stupeur, en découvrant, à l’avenue Habib Bourguiba, les acolytes du «député» Walid Bennani, manifestant contre le terrorisme, après ces deux attentats. C’est ce qu’on appelle prendre les gens pour des niais…

Aujourd’hui rares sont ceux qui osent fixer le soleil noir qui se lève au dessus des charniers, dans le pays qui a donné naissance au plus ancien établissement d’enseignement du  monde arabe en 737, en l’occurrence la Zitouna…

Supplantée depuis quatre années par une mafia «islamiste», anémiée de la foi et l’âme quiète, qui, au nom d’un islam désislamisé et délavé, fournie des contingents de voyous et d’ex-taulards aux sionistes pour dépecer la Syrie et l’Irak.

Sans verser dans le sadisme, je souhaite, à certains individus, une longue vie politique. C’est peut-être la meilleure façon de les punir.

Au royaume de Tunisie :

Le 13 janvier 1952, le protectorat français changeait d’attelage avec un nouveau promu, le résident général Jean De Hauteclocque, qui débarqua ce jour-là sur les rivages tunisiens.

D’ordinaire, un nouveau venu arrive à Tunis avec des mots aimables, en signe de joyeux avènement, d’autant plus que M. De Hauteclocque est un civil, haut fonctionnaire et diplomate de surcroit. Ce jour-là, il a choisi  d’accoster à la Goulette sur un navire de guerre, le Montcalm, un puissant croiseur de la marine française…

Pour un pays qui ne possédait à l’époque comme flotte que des petites embarcations de pêche et des bateaux de plaisance, c’était une démonstration militaire dissuasive, une sorte d’exhibition qui «annonçait la couleur» aux Tunisiens nationalistes de l’époque qui pourraient se méprendre sur la vocation du nouveau résident. La suite on la connait…

Le 26 juin 2015, jour de l’attentat de Sousse, le président de la république, Beji Caid Essebi, a donné une interview sur le lieu de l’agression. Dans les pays démocratiques et évolués, on aurait eu droit à un chef d’Etat «annonçant la couleur», entouré au moins des ministres de l’Intérieur et de la Défense nationale.

Au royaume de Tunisie, plus précisément à Sousse, le chef de l’Etat était entouré, à droite, par son fils ainé, et à gauche, par son beau-fils… Pourquoi? On n’en sait rien. Ce qui est sûr c’est qu’à défaut de pouvoir rassurer le peuple tunisien, il a  tenté de rassurer le cercle familial, qui, parait-il, crèche sur les paillasses du palais de Carthage.

Ce jour-là, on a eu droit au Père, au Fils et au Saint esprit…

Du vent et des clous :
La Tunisie «éclairée» s’est révélée autophage et son gouvernement s’est suicidé en croyant, dans sa grande naïveté, que son sort se réglait dans les coulisses plutôt que sur un champ de bataille, en faisant jouer l’ouverture et les courants d’air.

Les Tunisiens ont fait la moue en apprenant la cohabitation pacifique avec des incapables qui ont infiltré tous les rouages de l’Etat, malgré qu’ils aient été inondés de grands mots qui contrastent avec la situation horriblement grise. Pour eux, la Tunisie ne s’est point remise de la nomination de ces milliers d’individus, qui ont coupé son histoire en deux.

Les Tunisiens, dont l’humeur navigue entre la tristesse et la furie, n’ont cessé de réclamer leur mise au frigo, notamment, lors du gouvernement de l’exceptionnel Mehdi Jomaa. On leur a toujours répondu par un mutisme glacé. Non seulement ils sont toujours là, avec toutes leurs dents, mais, en plus, ils ont reçu de la pommade à pleine main.

Parmi ces incapables, la Tunisie a eu l’honneur d’avoir un directeur général adjoint dans une société étatique avec une voiture de fonction (Passat SVP), 300 litres d’essence par mois et tout le reste… avec au curriculum vitae seulement un extrait de naissance, c’est-à-dire rien du tout… Et on ose parler de révolution, de démocratie, de patriotisme et de nationalisme !

Aujourd’hui, en décortiquant l’autorité, en testant la sécurité, en pesant la justice, en grattant la fermeté, on trouve du vent et des clous.

Une nature morte :
Faire de la politique avec des sourires et des bénédictions est une aberration incroyable…

Faire de la politique, par les temps qui courent, avec une majorité de ministres, au front baissé et au sourire soumis, qui n’ont aucune culture politique, aucune notion du pouvoir et jamais parcouru un essai politique, surnommés non sans raison, ministre de la tapisserie ou ministre des marbres et des toiles, est carrément suicidaire…

Faire de la politique en pratiquant en privé le tutoiement et la flatterie ne peut se faire qu’au détriment du pays… N’en déplaise à tout ce beau monde, la collaboration Nidaa-Ennahdha est tout simplement une nature morte… Quand on nourrit de si grands desseins, pourquoi faire les choses en cachette?

Parmi, les initiatives du gouvernement pour lutter contre le terrorisme, on a été jusqu’à imaginer une prime à… la délation! On ne se refait pas: les incapables se déchainent et ils n’ont pas tort…

La politique a plus d’une corde à son arc, certes, mais avec de pareilles ficelles, elle tombe dans la friponnerie et la politicaillerie.

Le banquet est terminé. Et il va falloir bien se réveiller…

Hors du coup :

Parfois, il y a, dans la vie des hommes, un déroulement providentiel des circonstances. L’archange l’a fait grimper, un très beau matin d’hiver, sur le podium par le coup de pouce d’un fabuleux destin. Il s’agit de Najem Gharsalli qui, piqué par une  guêpe, s’est retrouvé ministre de l’Intérieur. Depuis ça ne vole pas très haut.

Le ministère le plus poreux est celui de l’Intérieur. Comme son prédécesseur, le formidable Lotfi Ben Jeddou, il n’a pas voulu caresser le nez du tigre, de peur de se faire avaler, sans être mâché. Il a conservé les mêmes lumières et on voit bien le résultat.

Les menaces d’attentats sont pluriquotidiennes et les chefs de district de tout le pays   ont reçu, deux jours avant l’attentat de Sousse, une circulaire confidentielle, portant la signature de M. Gharsalli et qui restera dans les annales de la deuxième république : faire la chasse aux cancéreux, aux ulcéreux, aux diabétiques et aux hypertendus… qui n’observent pas le jeûne et qui gravitent autour des rares cafés ouverts, notamment ceux qui se trouvent dans les parages des caisses d’assurances maladie.

L’héroïque chef de district de  Monastir s’est fait remarquer par sa bravoure, en tapant sur une dame sans défense, à la sortie d’un café, en suant comme un porc, puisqu’il portait un costume 100% laine, en plein mois d’été, et une belle cravate… Sa génitrice  doit en être très fière.

Les témoins, ce jour-là, ayant assisté à ce cirque sans chapiteau, ont cru être sur le site d’un tournage d’une caméra caché de mauvais goût. Ce n’est plus de l’incompétence, mais pire que cela, mobiliser des centaines d’agents pour le dérisoire et le futile, en ces circonstances, n’est pas dénué d’arrière-pensée. Ce qui est sûr, avec M. Gharssalli, on sait où on va: droit dans le mur de la dévotion hypocrite.

Une semaine après, à la Marsa, on a procédé à l’arrestation d’un jeune homme qui transportait dans la malle de sa voiture, deux cageots de bière, malgré la négativité de l’alcootest… Il a été condamné, trois jours plus tard, à trois mois de prison avec sursis. Dans cette ambiance nauséabonde, voilà que la justice se réveille, s’excite et se mêle de l’affaire à la vitesse de l’éclair. Yes we can…

Ce jeune homme n’a vraiment rien compris. A sa place, je me serais trimbalé avec deux kalachnikovs… Auquel cas, j’aurais été félicité par l’ex-député Ellouze, soutenu par une manifestation dirigée par les vertueux Dghij et Recoba, décoré par M. Gharsalli et  probablement obtenu l’asile politique à Tel Aviv.

Sauf miracle, à ce niveau d’apesanteur, la seconde république est condamnée fougueusement à l’inaction et au délitement, les pense-petit étant légion…

Farhat Rajhi, Ali Larayedh et Lotfi Ben Jeddou sont tous partis par l’escalier de service et non sur un navire de guerre. Au cours de leurs merveilleuses carrières bouffonnes, aucun de leurs scandales n’a pu contribuer à mettre sur les rails le train des démissions… Ça va être, a priori, le cas aussi pour M. Gharsalli, le temps qu’il finisse sa mission…

Pourtant, au niveau de la sécurité nationale, il ne s’agit pas de tuer pour être fort, ni de montrer ses dents ou un couteau pour être respecté. On est parfois très grand, les mains jointes et les yeux fermés. Encore faut-il avoir les moyens de ses ambitions.

Ghannouchi le béni:

Après une période de silence, forcé et prudent, M. Ghannouchi, jouant toujours à l’illusionniste, a repris ses occupations politiques. Rendons-lui quand même cet hommage, il reste fidèle à lui même: il nous prend pour des sots. C’est une vocation, mieux, un sacerdoce…

Dans ses petits souliers, le regard direct, qui confère à ce brave homme un air martial et fait de l’impopularité la clé de son activité. Il reste fidèle à son grand dada, le double jeu, ayant oublié, au passage, que la religion n’aime pas les pactes avec le diable.

Le pianiste est en pleine action, ne tirez pas sur le pianiste…

Au cours de sa grande carrière «politique» et notamment lors de son «fructueux» exil à Londres, dorloté par qui on sait, en attendant le grand jour, il n’avait pas pensé, un instant, que la graine allait donner de si mauvais fruits. Au bout d’un demi-siècle de «militantisme», son programme s’est avéré, à l’évidence d’un contenant sans contenu.

Celui qui a reçu le prix Chatham House en 2012 par le Royal Institute of Internationnal Affairs, dont le siège est à Londres (encore !!!)… Majestueux prix discerné à Cheikha Moza en 2007, à Abdallah Gül en 2010, ou encore à Hillary Clinton en 2013 (Quel trio !!!)… Restera le Tunisien, le plus controversé de l’histoire de notre pays… Au vu de la vaisselle cassée qu’il sera astreint à recoller le restant de sa vie et même dans l’au-delà…

Aujourd’hui, il n’y a plus rien à faire, il est inguérissable. La preuve : notre champion de patins à roulettes s’est résolu, avec ses petits copains, à aller sur la plage à Sousse, rendre hommage aux victimes, sur les lieux du drame, que… 13 jours après le massacre.

Lucien Paul Febvre, historien moderniste français (1878-1956), avait dit : «L’histoire est un moyen d’organiser le passé pour l’empêcher de trop peser sur les épaules des hommes».

Et bien, pour monsieur le philosophe, les  historiens auront une masse de travail à  accomplir non négligeable.

Les couleuvres :

Depuis l’arrivée du gouvernement de Mehdi Jomaa et soi-disant la fumisterie du départ d’Ennahdha du pouvoir, on a eu droit à des pouvoirs amateurs qui ont multiplié les fausses notes, à des pouvoirs atteints d’une paralysie mentale qui menace toute démocratie confrontée au sérieux de la guerre du terrorisme, et à deux premiers ministre sans projet ni surface politique qui, faute d’envisager convenablement les batailles à venir, font prendre au pays de l’eau de toutes parts.

Les Tunisiens, impuissants, avalent la même couleuvre mais, servie sur un plat différent. Et les murmures hostiles et les pensées séditieuses ne font qu’enfler…

Au milieu d’un déluge de réformes-réformettes dont on s’était aperçu au fil des semaines et des mois, qu’elles étaient sans grand intérêt, mal ficelées ou même contre-productives, il y a eu des pluies de couacs, des tombereaux de déclarations inutiles, des trombes de maladresses, et surtout quelques cyclones d’énormes erreurs politiques. Et ce n’étaient pas que des erreurs de communication !

Les chefs d’accusation, mous et mouvants, contre les véritables destructeurs de l’Etat,  ont fondu comme de la cire au feu, en toute impunité, grâce à une justice paralysée et inféodée.

André Glucksmann, dans son livre ‘‘De Gaulle où est tu?’’ avait dit : «En temps de guerre, les pères ensevelissent leurs fils. En temps de paix, les fils ensevelissent les pères». Aujourd’hui, en Tunisie, tout le monde cherche à ensevelir tout le monde, la centrale syndicale en premier le lieu. Grâce à ces «héros», notre présent assume sa rigidité cadavérique : il est mort, on l’embaume, on le momifie tout en sourire…

Selon certains avertis, Mehdi Jemaa, voilé de probité candide et de lin blanc, compte créer un parti politique, où il sera rejoint par Amira Yahyaoui, fondatrice de l’Ong Al Bawsala, jouet du sioniste Georges Soros. Je leur souhaite bon courage et en même temps leur suggère de nommer ce parti «Parti de la CIA » (Cruauté pour les Inaptes Arabes)…

Que nous cache-t-on?  

J’espère que vous êtes suffisamment bien réveillés, ce matin, parce qu’il va falloir bien se concentrer…

A Sousse, des dizaines de témoins affirment qu’il y avait au moins trois participants à la tuerie, avec force détails, qui sont étalées dans la presse mondiale, prenant de cours le médecin légiste des victimes anglaises qui a annoncé à qui veut l’entendre qu’une seule arme à feu a été utilisée (sic)…

Le médecin légiste du «meurtrier» a soutenu mordicus qu’il n’était pas possible de faire des prélèvements sanguins vu qu’il s’est vidé de son sang (re-sic)… Alors que les mass médias européennes ont affirmé que l’autopsie a révélé la présence d’une substance classée comme étant un puissant stimulant, le Captagon (Fénétylline chlorhydrate), qui est une amphétamine qui suscite une certaine euphorie et insensibilise à la douleur.

Cette substance est fabriquée depuis 2011 par l’Otan (Ah bon ?), dans un laboratoire en Bulgarie et constitue la ration alimentaire de base des «jihadistes» en Syrie, qui ne ressentent plus ni leurs souffrances, ni celles qu’ils infligent aux autres. Dès lors, ils peuvent commettre toutes sortes d’atrocités en rigolant… Yes we can…

Le 26 juin, jour de l’attentat, Mohsen Marzouk effectuait une visite officielle en Russie, pour remettre une invitation officielle de Beji Caid Essebi à son homologue russe Vladimir Poutine pour visiter la Tunisie…

Le 3 juillet, la presse tunisienne révèle la découverte à priori «accidentelle», d’un réseau d’espionnage impliquant des citoyens tunisiens en faveur des Russes. Plusieurs arrestations ont eu lieu et l’enquête est en cours…

D’après des esprits égarés, l’attentat le jour de l’invitation du président russe et la «découverte fortuite» de ces espions, sont une mise en demeure au pouvoir tunisien, pour ne plus inviter que les «pays amis»… Serait-on, sans que l’on ne le sache, les témoins et les victimes d’une affaire d’espionnage à la James Hadley Chase?

La fin d’une triste époque :

Si nos politiques étaient des hommes de bonne foi, une bonne partie devrait prendre prématurément sa retraite. Les sous-préfets devraient les saluer à la gare, faire jouer, pour eux, une dernière fois, l’hymne national, avant de les faire partir en train, en vacances à perpétuité. Ils s’occuperaient ainsi de leur jardin potager et jamais plus de politique.

Chers messieurs, les Tunisiens veulent un gouvernement fort et responsable doté d’une action claire, ferme et dissuasive…

Vous n’avez pas osé, vous n’avez pas convaincu…

Chers messieurs, vous avez besoin de réforme mentale… Sachez une bonne fois pour toute que la politique est un combat chevaleresque et non pas une profession… Ce n’est pas de la chimie, c’est de l’alchimie… C’est un art…

Chers messieurs, votre histoire avance par ses bas-côtés et il est vraiment dommage qu’il n’y ait pas de sanctions contre les politiques dévalués par l’échec…

N’en déplaise aux arrivistes et aux traitres, hémiplégiques du cœur, la Tunisie s’en sortira, la tête haute, la Tunisie rayonnera sur le monde arabe et l’Afrique, mais pas avec ces politicards de la 25e heure, enfantés et imposés  par l’oncle Sam…

Et ça sera inéluctablement sans vous…

* Pneumo-allergologue.

NB : Incapable : personne qui n’a pas les compétences requises pour assumer une fonction.

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