Le chef du gouvernement Habib Essid est rentré de Bruxelles avec trois mesures (mesurettes ?) de soutien à la Tunisie.
Par Nabil Ben Ameur
Sans produire de résultats spectaculaires – l’Union européenne (UE) a d’autres chats à fouetter –, la visite de Habib Essid à Bruxelles, le 20 juillet, n’a pas été totalement infructueuse. En effet, les discussions que le chef du gouvernement a eu dans la capitale belge avec les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne (UE) et le président de la Commission européenne, Claude Junker, ont eu pour résultat immédiat une série de trois mesures prises par l’UE pour aider la Tunisie à faire face aux différents défis auxquels elle est confrontée.
La première est l’accélération de la mise en place d’un programme d’appui à la réforme de la sécurité – qui, selon Federica Mogherini, Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, sera mis en œuvre dans les prochains mois – dont un volet concerne la sécurité des frontières, et qui est doté d’un budget de 23 millions d’euros au titre de l’année 2016.
M. Essid, qui était accompagné du ministre des Affaires étrangères Taieb Baccouche, a également discuté avec ses interlocuteurs de la mobilisation en faveur de la Tunisie de l’expertise en matière de sécurité de tous les Etats de l’UE. Selon Mme Mogherini, la coopération entre les deux parties pourrait notamment s’étendre à la prévention de la radicalisation, au problème des combattants étrangers, à la communication, et au financement du terrorisme. «Ce sont des projets dont la mise en œuvre doit venir rapidement», insiste la responsable européenne.
L’UE a également décidé – deuxième mesure – d’augmenter «de façon exceptionnelle et provisoire – mais quand même significative – le quota annuel d’exportation d’huile d’olive dont bénéficie la Tunisie».
Enfin, la porte du programme européen de recherche Horizon 2020 va être ouverte à la Tunisie qui «pourra y être associée avec un prix d’entrée privilégié exceptionnel, parce qu’on sait très bien qu’il faut investir dans les contacts entre les jeunes, et surtout les jeunes qui ont envie d’investir dans les relations entre les deux rives de la Méditerranée», souligne Mme Mogherini.
Horizon 2020 est un programme de recherche et d’innovation de l’UE doté de 79 milliards d’euros pour la période de 2014-2020 et entrée en vigueur le 1er janvier 2014.
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