Moncef Marzouki a critiqué la nouvelle loi antiterroriste, qui représente, selon lui, un danger réel pour les libertés et les droits de l’Homme.
Pour l’ancien président provisoire de la république (décembre 2012-décembre 2014), qui s’exprimait, samedi soir, à Djerba, au cours d’une rencontre organisée à l’occasion de la fête de la république et du 14e anniversaire du CPR, il s’agit d’une «mauvaise loi» puisqu’elle introduit la peine capitale pour les crimes terroristes.
Selon le président d’honneur du parti du Congrès pour la République (CPR), la guerre contre le terrorisme doit cibler les causes économiques et sociales de ce fléau. Elle exige, aussi, la promotion d’un discours religieux modéré dans les mosquées et lieux de culte, le tarissement des sources de financement du terrorisme et le renforcement des capacités des forces armées et sécuritaires, a-t-il aussi expliqué.
De son côté, Adnène Mansar, dirigeant au CPR, s’est dit étonné par l’adoption, à la veille de la fête de la république, d’une loi antiterroriste qui porte, dans plusieurs de ses articles, une atteinte claire aux principes républicains et aux dispositions de la constitution.
Pour sa part, Imed Daimi, secrétaire général du CPR, a évalué le parcours du parti depuis sa création en 2001, le qualifiant d’«important», tout en admettant que les dernières élections législatives furent «une déception» pour lui.
La Tunisie a, aujourd’hui, besoin d’un nouvel équilibre politique, étant donné que l’actuelle coalition au pouvoir ne traduit pas réellement le pluralisme en Tunisie, a-t-il dit, appelant, dans ce sens, les forces nationales à conjuguer leurs efforts en vue de trouver l’équilibre escompté. Il a ajouté que le paysage politique connaîtra des changements au cours de la prochaine période, sans donner des précisions sur la nature de ces changements.
Le SG du CPR a, par ailleurs, dénoncé la campagne menée par certaines parties politiques contre les députés qui se sont abstenus de voter la loi antiterroriste, relevant que ces parties n’ont pas saisi le sens de la démocratie.
Rappelons que les 4 députés que le CPR compte au parlement étaient parmi les 10 abstentionnistes et que ladite loi a été votée à une très confortable majorité de 174 voix.
I. B.
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