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Festival de Carthage: Oncle Soul déchaîné et Indila adulée

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Oncle Soul et Indila, jeunes talents de la scène française, ont séduit le public de Carthage par leur prestation musicale et leur jeu de scène.

Par Skander Farza

Tout commence par une basse, profonde, aux notes bondissantes. Percussions, guitare et clavier la rejoignent mais pas d’Oncle Ben à l’horizon. Le «soulman» de tout juste 30 ans arrive sur scène après quelques minutes de suspens mais la sauce a déjà prise. Assis sur son tabouret, il fait passer son émotion à un public déjà séduit par sa voix de crooner. Ses phrases saccadées sont conclues brutalement, avant de repartir de plus belle. On sent, cependant, dans la voix, comme une sourdine pour ses reprises de tons. Heureusement, il peut compter sur ses deux choristes, qui vont l’épauler tout au long de la soirée y compris, pour solliciter l’audience.

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Oncle Soul fait passer son émotion à un public déjà séduit par sa voix de crooner.

Un garçon bien agité

Descendu de son siège, Ben promet, de sa voix mielleuse, une soirée d’anthologie à Carthage. Il empoigne le micro et livre une nouvelle complainte, toujours celle du blues mais cette fois-ci en s’en prenant au public. Dans les gradins, le jeu prend et l’assistance est moitié médusée, moitié complice. Lorsque tout le théâtre ne fait plus qu’un avec la scène, c’est le moment pour tonton de montrer ses talents de show-man.

«Levez-vous, dit-il. On ne danse pas assis!» Il rugit, lance des «yeah» et des «oh» et l’assistance lui répond de plus belle. Un moment de communion, qui ferait sourire, comme des enfants mimant les gestes d’un grand frère. Sauf qu’ici le gosse c’est lui.

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 Il rugit, lance des «yeah» et des «oh» et l’assistance lui répond de plus belle.

Ben, grand gamin hyperactif ne peut pas s’empêcher de se tordre au son des cuivres toujours plus puissants. Mais le blues l’habite et il relâche la pression pour pleurer à nouveau sur l’amour et ses déboires, le mal du pays ou encore la perte d’un être cher. Une descente d’émotion qu’il force peut être un peu trop dans la caricature mais pour un moment de pause, on a droit à deux fois plus de folie. Comme à la fin où l’Oncle Soul décide de prendre un bain de foule en chevauchant chaises et barrières, au grand dam de la sécurité. Un vrai gosse.

Indila chérie

Un entracte de quinze minutes suffira tout juste à faire retomber la fièvre de quelques degrés. Mais à quoi bon si le thermomètre explose avec l’arrivée d’Indila, qui débarque  sous les cris stridents de ses admiratrices et, quelques admirateurs scandant et brandissant des pancartes à son nom.

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«Que d’amour me donnez-vous», confie Indila au public de l’amphithéâtre romain de Carthage.

Plus qu’un concert, c’est un culte pour celle qu’on pourrait surnommer la petite reine de Carthage, intronisée le temps d’une soirée. Une monarque trop humble, qui n’a de couronne que son sourire qui illumine la scène.

«Que d’amour me donnez-vous», confie-t-elle aux spectateurs. Elle compte bien rendre cette charge sentimentale à son public en lui livrant ses plus grands morceaux. ‘‘Dernière danse’’ bien sûr, qui dès les premières notes à la guitare fait s’écrier le théâtre. Mais aussi ‘‘Mini-world’’ du nom de son premier album dont certains titres sont déjà des tubes.
Elle interprète ‘‘Folle amour’’, chanson co-écrite avec Charles Aznavour, une exclusivité pour le public tunisien, ravi de cet honneur.

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Indila se saisit d’un drapeau tunisien, l’agite et ondule sur sa propre chanson.

Réclamé de nouveau par le public, ‘‘Dernière danse’’ n’a jamais aussi bien porté son nom puisqu’elle aura servi de chanson de clôture. Cette fois-ci c’est le public qui est au micro et ne se trompera pas d’une syllabe, preuve d’une adoration sans limite.

De son côté, Indila se saisit d’un drapeau tunisien, l’agite et ondule sur sa propre chanson. La dimension poétique s’élargit et gonfle tellement qu’elle emplit tout le théâtre qui aura finalement assisté au spectacle de deux grands enfants. L’un survolté et explosif, l’autre timide et tendre. Les deux tout aussi touchants de candeur.

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