Moncef Marzouki, ancien président provisoire de la république, a appelé le gouvernement à accueillir les réfugiés syriens.
Dans une note, postée hier sur sa page Facebook, M. Marzouki a appelé la société civile tunisienne à se mobiliser et à «tendre la main à la Syrie martyre» et le gouvernement tunisien à assumer ses responsabilités face à «la tragédie humaine» dans ce pays.
«Là, il s’agit d’une mise à l’épreuve des Arabes et de ce que nous agitons comme valeurs», a-t-il écrit. Et d’ajouter: «Il n’est plus possible de regarder en face la tragédie de nos frères syriens sans rien faire. Nous avons étonné le monde lorsque nous avons réussi à gérer en 2011 l’afflux des réfugiés libyens. Il est temps d’accomplir notre devoir envers les Syriens. Je suis sûr que les milliers des familles tunisiennes, dont la mienne, sont prêtes à les accueillir et à partager avec eux le manger». Et M. Marzouki d’enchaîner en rappelant à tous les Arabes leur responsabilité en se mettant d’accord pour que «chaque Etat prenne à sa charge un nombre de réfugiés et gère la tragédie syrienne, sinon toute la honte va leur tacher le front».
Cet appel a suscité des réactions mitigées chez les internautes tunisiens, dont beaucoup ont rappelé à M. Marzouki sa ferveur de va-t-en-guerre lorsqu’il a organisé, en février 2012, à Gammarth (banlieue nord de Tunis), et pour le compte du Qatar, le 1er congrès des Amis de la Syrie (sic !). La suite on la connait : les armes et les jihadistes ont afflué en grand nombre en Syrie. Merci qui ?
L’appel de M. Marzouki pèche aussi, comme d’habitude, par son populisme hypocrite et démagogique : car beaucoup de Syriens ont trouvé refuge, normalement, et sans tapage politique et médiatique, en Tunisie. Beaucoup vivent et travaillent parmi nous. Et ils sont les bienvenus.
Quant aux flux des migrants syriens qui frappent actuellement aux portes de l’Europe, M. Marzouki serait bien inspiré d’aller à leur rencontre et d’essayer de les convaincre d’aller en Arabie saoudite, en Egypte, en Tunisie ou au Soudan. On lui souhaite bonne chance, sans ironie aucune.
Z. A.
Illustration: Moncef Marzouki à l’ouverture du 1er congrès des Amis de la Syrie, à Tunis, en février 2012. Le pyromane se la joue pompier.
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