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Tourisme : Les Arabes se consolent comme ils peuvent

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Une délégation de l’Association arabe des journalistes et écrivains du tourisme s’est rendue cette semaine à Tunis. Pour pleurer sur les ruines…

Par Anouar Hnaïne

Il y a longtemps, bien longtemps, la Tunisie et l’Egypte se faisaient concurrence sur le plan touristique. De nos jours, ni l’une ni l’autre n’attire les visiteurs. La crise persiste depuis 5 ans, mettant ce secteur à genoux. Plus de 80% de chute en Tunisie, et un manque à gagner de 80 millions de dollars depuis 4 ans pour l’Egypte, qui avait enregistré 15 millions de visiteurs en 2010, contre 6 millions pour la Tunisie.

Une catastrophe, à fortiori, alors qu’il n’y a aucune visibilité, ni espoir de reprise dans l’immédiat.

Dans  le même radeau… de la Méduse

Le monde arabe, les organisations arabes, les initiatives arabes sous toutes leurs formes ne sont pas en odeur de sainteté. Les médias du monde entier reproduisent, actualité oblige, une image peu reluisante de l’Arabe : les réfugiés ou migrants économiques foulant le sol européen et fuyant leur pays infernal sont sur tous les écrans du monde.

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Salaheddine Attaya et Nabil Bziouich.

En marge de la visite du Premier ministre égyptien en Tunisie, une délégation de journalistes est venue exprimer sa solidarité avec le peuple tunisien et démontrer son soutien à notre pays contre le terrorisme. L’Association des journalistes et écrivains du tourisme arabe, forte d’une dizaine de membres du Bahreïn, du Koweït, de l’Egypte et du Soudan, conduits par le président Salaheddine Attaya, également rédacteur en chef de ‘‘Al-Joumhouria’’, a rendu, hier, une visite de travail à la ministre du Tourisme et de l’Artisanat, à l’issue de laquelle il a tenu une conférence de presse.

Derrière cette visite, on devine la main de Tijani Haddad, ancien ministre du Tourisme et  président de la Fédération internationale des journalistes et écrivains du Tourisme (Fijet) toujours actif et fervent défenseur du secteur,  qui était présent à la réunion d’hier.

Dans ce genre de réunions, personne ne peut cacher les inévitables sujets qui fâchent : l’utilité de cette rencontre en cette période, la situation du monde arabe, le rôle ô combien défaillant et nuisible de la Ligue des Etats arabes, les solutions pour sortir de la crise du tourisme…

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Salaheddine Attaya, Nabil Bziouich et le « revenant » Tijani Haddad.

Le tourisme interarabe dites-vous?

Magnanimes, affables, les journalistes tunisiens, vu le caractère  noble du geste de solidarité affiché par les visiteurs, n’ont pas posé de questions  gênantes.

M. Attaya ne reconnait plus la Tunisie qu’il a visitée plusieurs fois dans le passé. «Un paysage désolé, détérioré dans les stations balnéaires, cela fait mal au cœur, mais nous sommes sûrs que le peuple tunisien finira par écraser le terrorisme, cause de cette catastrophe», dit-il. Et poursuit : «Cette visite constitue pour nous un geste fort. Avant d’arriver, nous avons rencontré des chefs d’agences arabes et les avons encouragés à venir en Tunisie».

Des propositions en vue? «Nous estimons que, tant en Egypte qu’en  Tunisie, il manque cruellement d’efforts pour développer un tourisme interarabe. Pourtant, il y a là un potentiel important à exploiter», répond-t-il. Sur quoi, intervient Nabil Bziouch, directeur du cabinet de la ministre du Tourisme. «Nous avons commencé à construire des logements adaptés à la clientèle moyen-orientale», a-t-il lancé.

Tourisme interarabe, dites-vous ? On ne croit pas un seul instant, envisager une stratégie pour les touristes moyen-orientaux est au mieux une chimère, au pire de la poudre aux yeux. Il y eut dans le passé des tentatives stériles et coûteuse, quelques  Arabes nantis sont arrivés croyant fouler le sol de la Riviera, ils ont vite déchanté et changé de destination, partis au Maroc où ils ont trouvé meilleur accueil. A l’époque la Tunisie ne vivait pas au rythme des alertes récurrentes et du terrorisme. Alors que dire aujourd’hui ?

Visite utile? Relativement, dans la mesure où elle renforcerait les amitiés entre journalistes spécialisés.

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